Après avoir fui les rangs de l’armée syrienne, dont il a dénoncé les méfaits, Sami Kurdi avait néanmoins été mis en cause par la justice française pour crimes contre l’humanité. Un non-lieu vient d’être rendu en faveur du déserteur.

La justice française a rendu un non-lieu concernant Sami Kurdi, un ex-officier déserteur de l’armée syrienne suspecté de crimes contre l’humanité depuis 2017, a indiqué samedi 27 février à l’AFP une source judiciaire, confirmant une information du Parisien. Une juge d’instruction antiterroriste parisienne a rendu le 25 janvier une ordonnance de non-lieu concernant cet ex-officier âgé de 33 ans et qui vit à Caen.

Jusqu’en 2012, Sami Kurdi est commandant de l’armée syrienne. Affichant ouvertement son opposition au régime de Bachar al-Assad alors qu’il est encore en poste, il décide de rejoindre l’Armée syrienne libre (ASL) dont il devient le porte-parole. Face aux pressions et aux menaces qu’il subit, il s’exile au Liban avant de rejoindre la France et de s’installer à Caen, où il a refait sa vie avec sa femme et ses quatre enfants.

Au mois d’avril dernier, il a reçu une obligation de quitter le territoire français. Il s’était par ailleurs vu refuser le statut de réfugié trois mois plus tôt. L’arrêté qui lui a été délivré avance la possibilité pour Sami Kurdi de rentrer en Syrie dans des conditions de sécurité convenables, alors que celui-ci y serait menacé de mort. 

« C’est une satisfaction, mais nous restons profondément choqués de l’ouverture de cette enquête. Il n’aurait dû rencontrer l’institution judiciaire que dans un seul cadre, celui de la victime des crimes du régime de Bachar al-Assad » ont réagi à l’AFP Me Marie Dosé et Me Justine Lévy, qui l’ont défendu.

Dans une démarche rare, la juge d’instruction Stéphanie Tacheau justifie longuement son ordonnance de non-lieu, en tançant le Parquet national antiterroriste qui souhaitait la poursuite des investigations. « Nos moyens d’enquête sont limités » et devraient éviter d' »être mobilisés » contre des personnes « à l’encontre desquelles il n’existe aucun élément probant après des mois d’enquête« , s’agace-t-elle. « Il est établi que Sami Kurdi a posé des actes forts démontrant qu’il s’opposait à la répression sanglante des civils lorsque l’armée syrienne en devenait l’outil », insiste la juge.

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