Une enquête de «l’Express» a révélé les conditions horribles et indécentes dans lesquelles les corps donnés à la science sont conservés à la faculté de médecine Paris-Descartes.

La faculté de médecine Paris-Descarte héberge dans ses locaux le Centre de dons des corps (CDC) qui accueille les dépouilles que les défunts ont souhaité donner à la science. La particularité de cette faculté est de proposer des corps non formolés, non congelés et conservés plusieurs semaines après le décès.

L’enquête a mis au jour les conditions indignes dans lesquelles sont entreposées ces dépouilles, «nus, démembrés, les yeux grands ouverts», des dizaines de cadavres s’amoncellent, certains noircis, «grignotés par des souris».

Comment la plus réputée des facultés de médecine françaises a-t-elle pu laisser ce service se transformer en un «tel cloaque» ou même les chambres froides ne sont pas hermétiques ?

Déjà en 2016, un rapport interne dénonçait :

Des installations vétustes ne respectant pas les obligations légales, des chambres froides non hermétiques, une absence de ventilation dans des espaces de travail, des canalisations d’évacuation des eaux bouchées.

Un habitué témoigne,

Les cadavres sont conservés dans des conditions déplorables, il fait une chaleur épouvantable. Ça pue, on a le sentiment d’être au XIXe siècle.

À la suite de ce rapport plusieurs améliorations ont été faites. Des corps ont dû être incinérés en 2017 et 2018. Huit millions d’euros ont été budgétés pour des travaux de rénovation. Les corps des défunts seront désormais entreposés en sous-sols et dans des tiroirs individuels.

Mais un autre scandale frappe l’université de médecine, le centre de dons des corps aurait monnayé des membres et des organes des dépouilles entreposées, et ce, en violation des règles éthiques.

L’université Paris-Descartes a présenté ses excuses aux familles.

À la suite de la parution de l’enquête sur le Centre du Don des Corps dans le magazine L’Express du 27 novembre 2019, l’Université Paris-Descartes tient à présenter ses excuses aux familles sur cette situation. L’Université souhaite apporter des précisions et réaffirme son engagement plein et entier au respect de la dignité des donneurs et de leurs familles, explique l’université dans un communiqué. Afin de répondre à toutes les questions des familles des donneurs, l’université met en place une ligne téléphonique dédiée : 01 42 86 20 48.

Malgré ce mea-culpa, la faculté est sous fermeture administrative provisoire.

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