Marseille : deux policiers condamnés à de la prison ferme pour avoir roué de coups le jeune Ishaq

Deux policiers marseillais qui avaient roué de coups un adolescent de 16 ans ont été condamnés mardi en appel à trois ans de prison dont deux ferme, peine assortie d’une interdiction définitive d’exercer leur métier, a-t-on appris auprès de leur avocat et de celui de la victime. 

La cour d’appel d’Aix-en-Provence a allégé quelque peu la peine prononcée en première instance, et qui était de quatre ans de prison dont deux ferme. « Elle a cependant alourdi la peine complémentaire en leur interdisant d’exercer définitivement, ce qui est incohérent », a dénoncé leur conseil Me Gérald Pandelon.

Le 20 février 2018, ce jeune homme alors âgé de 16 ans rendait visite à son frère à Marseille lorsqu’il s’était fait frapper à coups de pieds et de poings après avoir fait des courses dans une épicerie de nuit, explique Europe 1.

Il a expliqué que deux passagers d’une voiture de police s’étaient mis à le frapper sans raison après l’avoir éloigné au fond d’une impasse pour ne pas être vus. Son témoignage a été corroboré par l’épicier qui l’a vu juste après l’agression, et avait aussi remarqué l’équipage de police.

Les policiers nient les faits

À l’audience, comme tout au long de la procédure, les deux policiers nient catégoriquement les faits. Ils affirment que ce fameux soir de février 2018, ils ont poursuivi un jeune sans parvenir à le rattraper. Mais leurs dénégations ne convainquent pas le tribunal correctionnel de Marseille, qui les condamne en mai 2020 à quatre ans de prison dont deux avec sursis.

Confondus par leur ADN

Ses agresseurs ont été identifiés par la description du véhicule et des fonctionnaires. Surtout, l’ADN de l’un des policiers avait été retrouvé sur un stylo siglé « Alliance » (un syndicat de police) que ce dernier avait laissé tomber sur place, et celui de l’autre policier sur une manche du survêtement de la victime. Le jeune homme souffre maintenant de problèmes de vue à cause de la fracture du plancher orbital dont il a été victime et est suivi par un psychiatre pour son traumatisme, selon son avocate Me Linda Sennaoui. Me Pandelon, l’avocat des deux policiers, « envisage le pourvoi en cassation », a-t-il indiqué.

Interdiction définitive d’exercer

Ce mardi 3 novembre, la cour d’appel a rendu son arrêt, un peu moins sévère que le jugement du tribunal correctionnel : trois ans de prison, dont un avec sursis à l’encontre des deux prévenus. Ce à quoi vient toutefois s’ajouter une interdiction définitive d’exercer la profession de policier, comme l’avait demandé l’avocat général et à la grande satisfaction de Me Linda Sennaoui, avocate de partie civile.

«C’est ce qui était le plus important aux yeux d’Ishaq, qui a été très perturbé par les faits de février 2018 et essaie toujours aujourd’hui de se reconstruire», souligne Me Sennaoui auprès du Figaro«L’attitude des policiers et le soutien affiché que ces derniers ont reçu de la part de leurs collègues ont été très difficiles à vivre pour lui. Heureusement, la justice a clairement reconnu son statut de victime.»

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