Réalisé par Bouchera Azzouz après Nos mères, Nos Daronnes et On nous appelait beurettes, Meufs de (la) cité scelle un travail jusqu’alors, inédit d’analyse de l’histoire au féminin de l’immigration maghrébine et des quartiers.

« C’est vrai qu’on sent quand même qu’il y a ce mot un peu à la mode, qui est le séparatisme. On a l’impression de venir de deux mondes différents et même à l’intérieur de la cité, les garçons, c’est aussi un autre monde », explique lundi sur Europe 1 la réalisatrice, qui suit dans son film quatre jeunes femmes  « Il y a deux mondes dans un monde et on est tous de mondes différents, presque. Ce n’est pas ça, faire société », regrette-t-elle

Afin d’illustrer son propos son  Bouchera Azzouz relate un extrait du film, dans lequel l’une des jeunes femmes raconte n’avoir fréquenté, au cours de sa scolarité et de sa vie de manière générale, que très peu de femmes blanches. « C’est pour moi le moment le plus édifiant du film », estime la réalisatrice. « Elles cherchent, et elles se rendent compte, au moment où je leur pose la question, qu’effectivement, elles vivent dans des cités où il n’y a plus de mixité, plus du tout. Et quand l’une dit, depuis toute petite, je compte sur les doigts d’une main (les blancs que j’ai croisés), il y a quand même à se poser la question du rapport à l’organisation de notre société et le fait qu’on a une ethnicisation des quartiers. Et ça, c’est très, très grave » indique Europe 1.

Le film expose aussi avec légèreté, lorsque les quatre jeunes femmes se promènent à Paris et semblent découvrir un monde qu’elles ne connaissent pas, imitant même le comportement des Parisiennes. « Oui, c’est assez drôle. Effectivement, il y a une différence presque culturelle », sourit la réalisatrice. « On est de la culture urbaine, mais en même temps, on aime beaucoup. Moi, je revendique le fait d’être une banlieusarde, d’avoir grandi en cité. Ce n’est pas une tare. On apprend aussi beaucoup, on a des valeurs. »

La réalisatrice aimerait une réelle évolution. « Il faut se poser la question de comment on en est arrivé là. On est depuis 40 ans d’une succession de politiques de la ville en politique de la ville, et on oublie une chose qui est fondamentale, c’est l’humain », pointe Bouchera Azzouz.

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