Rayan Ouamara nous fait part dans de l’entretien qu’il a eu ce 8 Mars 2018 avec Marc Lavoine : « L’Algérie est dans mon cœur ».

L’Algérie est le mot que j’ai entendu le plus dans ma vie avec la France. Ce sont les deux termes que mon père employait tout le temps, avec ma tante aussi, qui a vécu là-bas et s’est mariée avec un Algérien. C’est une affaire familiale. L’Algérie est dans mon cœur. Cet événement représente une charge émotionnelle très singulière parce que les gens que j’aime le plus ont aimé l’Algérie.

Marc Lavoine, c’est la première fois que vous allez vous rendre en Algérie. Vous serez en concert ce samedi 10 mars à 19h30 à la salle El Mouggar, à Alger. Comment un tel événement s’est-il concrétisé ?

Cela s’est fait par hasard. J’ai un ami qui s’appelle Mohamed Saadi et qui a apprécié mon roman « L’homme qui ment », dans lequel j’ évoque l’histoire de mon père en Algérie. Un lien s’est créé entre nous. Il m’a proposé ce concert en Algérie et j’ai tout de suite accepté. L’Algérie, cela fait des années que je l’imagine. Avec ce concert, il y a une part d’homme en moi qui rejoint les gens que j’aime

Que ressentez-vous, à quelques jours du départ ?

J’y vais sans prétention. En fait, j’y vais comme un invité, avec respect et discrétion. On m’ouvre une porte, on me dit viens, et j’accepte vraiment d’y aller avec tout mon cœur. Pour moi, chanter là-bas est quelque chose d’extrêmement émouvant.

Justement, parlez nous de votre père, Lucien, encarté au parti communiste français. Qui s’est rendu en Algérie, durant la guerre, servir comme infirmier. Vous écrivez dans votre roman,

Les Algériens l’aiment bien et qu’il aime bien les Algériens. Au cœur de l’enfer, l’humanité résiste. C’est difficile de s’accrocher à quelque chose après avoir vécu l’horreur de la guerre. C’est compliqué d’être survivant, aussi. Vous êtes comme trempés dans quelque chose que vous avez connu par la mémoire de ceux que vous aimez.

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À vrai dire, peut-être que j’attendais cette opportunité de me rendre en Algérie. Mais que mes chansons, que mon père aimait bien, me permettent d’aller sur les terres où il a été si bouleversé dans tous les sens du terme, bouleversé par l’humanité, par l’atrocité, par l’injustice, par l’héroïsme, pour moi ça remue beaucoup de choses. Vous savez, l’Algérie a deux richesses : elle parle l’arabe et le français. C’est un lien formidable qu’il faut protéger. Il faut aller vers une forme de réconciliation. Le pardon, c’est ce qui fait que les sociétés sont possibles.

Parlez nous du cartable connecté, un projet en binôme avec le Franco-algérien Abdel Aïssou, avec qui vous avez fondé l’association «Le collectif», qui vise à lutter contre toutes formes de discrimination. C’est un projet qui pourrait voir le jour en Algérie ?

C’est un dispositif qui permet à un enfant hospitalisé de rester en contact avec sa classe. Je pense que ça peut être un objet d’utilité publique qui appartiendra aux gens. L’éducation, au même titre que la santé, le sport et la culture, sont des axes fondamentaux d’une société qui va bien.

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