
La fermeture récente de la Gaza Humanitarian Foundation (GHF) marque la fin d’un chapitre sombre dans l’histoire de l’aide humanitaire à Gaza. Plutôt que de soulager la population, la GHF appuyée par les États-Unis et Israël est accusée d’avoir transformé l’aide en un instrument de souffrance : faim, violence, morts et disparitions.
1. Qui était la GHF ?
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La GHF a débuté ses opérations en mai 2025, annoncée comme une alternative au système traditionnel d’aide (notamment celui des agences de l’ONU), que les autorités israéliennes disaient inefficaces ou compromises.
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Son objectif affiché : distribuer nourriture et assistance directement aux Gazaouis mais en pratique, la GHF fonctionnait via des centres de distribution militarisés gardés par des firmes privées et l’armée ce qui a soulevé d’emblée des graves interrogations sur sa neutralité.
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Elle gérait seulement quelques centres (quatre selon certains rapports), là où les organismes humanitaires habituels en auraient eu plusieurs centaines, ce qui limitait gravement l’accès pour de larges pans de la population.
2. Distribution humanitaire… ou piège mortel ?
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Les centres de la GHF sont rapidement devenus ce que beaucoup à Gaza appellent des « pièges à mort » : files interminables, accès dangereux, foule affamée le tout dans un cadre militarisé.
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Plusieurs témoignages, images et données font état d’un bilan terrifiant : des centaines voire des milliers de Palestiniens tués ou blessés en tentant d’accéder à l’aide. Certains chiffres évoquent plus de 2 615 morts, dont 225 enfants, entre mai et octobre 2025, dus « directement au mécanisme GHF ».
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Des dizaines de milliers d’autres ont souffert de blessures, blessures graves, ou de détentions forcées des arrestations, des disparitions après s’être approchés des centres : des éléments dénoncés par des ONG et des experts en droits humains comme des violations graves des lois humanitaires.
3. Débauche d’aide ou instrumentalisation de la famine ?
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La GHF clame avoir fourni « 187 millions de repas » et des tonnes de denrées depuis son lancement, mais ces chiffres sont largement contestés il n’existe pas de mécanisme indépendant de vérification, et beaucoup estiment que ces « repas » étaient insuffisants face à l’ampleur du besoin.
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Plusieurs institutions humanitaires y compris des agences de l’United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA) ont dénoncé la GHF comme un « détournement » de l’aide : la privatisation, la militarisation et le contrôle strict de la distribution ont transformé l’aide en un moyen de contrôle social et de violence.
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Pour de nombreux observateurs, la GHF ne visait pas à soulager mais à gérer la famine voire à instrumentaliser la pénurie pour asseoir un contrôle sur la population gazaouie.
4. Réactions : entre accusations de crimes et appels à la justice
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Des experts de l’ONU et des ONG de défense des droits humains ont dénoncé la GHF comme une violation des principes fondamentaux de l’aide humanitaire neutralité, impartialité, humanité et l’ont qualifiée de « camouflage humanitaire » au service d’une politique de guerre.
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Certains appellent à des enquêtes internationales, voire à des poursuites judiciaires contre les responsables de la GHF dirigeants, bailleurs de fonds, firmes de sécurité privée, militaires pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité, usage de la famine comme arme.
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Pour de nombreux Gazaouis, l’annonce de la fermeture de la GHF (24 novembre 2025) ne marque pas la fin de la souffrance : des familles restent dévastées, des proches disparus, des traumatismes durables la « mission humanitaire » a laissé des cicatrices profondes.




























