Le « bloc central» de la péninsule Arabique composé de l’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, de Bahreïn, du Qatar et du Koweït apparaissent comme les grands alliés des Etats-Unis dans la région.

La raison principale, la pérennité du commerce pétrolier, suivi de la vente d’armes et pour finir la lutte contre l’influence iranienne.

Les Etats-Unis

La diplomatie américaine a créée de solides alliances même si le Qatar est actuellement engagé dans une confrontation diplomatique avec l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, ces trois pays s’accordent sur leur alliance avec les Etats-Unis. Mais, il faut savoir qu’Israël fait également partie de ces alliés quasi-indéfectibles des Américains.

Et ces trois pays ont en commun leur détestation du régime iranien et ils cherchent tous les trois à réduire son emprise sur la région.

Le califat de l’organisation Etat islamique (EI) étant réduit en cendre, les anciens conflits remontent à la surface, le temps de la vengeance se réveille au Proche-Orient.

La revendication nationale des Kurdes d’Irak resteront lettre morte, ils subiront les affres du sort réservé à leurs cousins de Syrie.

L’Arabie saoudite

Le conflit latent entre l’Arabie saoudite et l’Iran, les deux principales puissances régionales, reste bien de mise, quel que soit la façon dont vous le nommez, « guerre entre les sunnites et les chiites » ou guerre par procuration entre les américanos-sioniste et les iraniens.

L’Arabie saoudite a, elle aussi, fait monter la mayonnaise en contraignant le premier ministre (sunnite) libanais, Saad Hariri, à démissionner et à dénoncer les ingérences du Hezbollah (le grand parti milice chiite libanais) et de son parrain iranien dans les affaires du pays. Un ministre saoudien déclarait même que l’Arabie saoudite était « en état de guerre au Liban ».

Le feu Trumpien vient de nouveau d’attiser la violence des braises qui sont devenues des flammes depuis la sortie des Etats-Unis de l’accord nucléaire conclu en juillet 2015 entre les grandes puissances (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Russie, Chine et Allemagne) et la République islamique d’Iran.

L’attaque sur l’aéroport de Bagdad et le meurtre du commandant militaire iranien Qassem Soleimani, autorisée par le président américain Donald Trump, a marqué une escalade majeure dans cette «guerre fantôme».

Israël et l’Arabie poussent les États-Unis à agir contre l’Iran, tandis que la Syrie soutient l’Iran, ce qui implique un partenariat avec la Russie.

L’Iran est proche de la majorité chiite de l’Irak, de la quasi majorité chiite du Liban, de l’opposition chiite majoritaire à Bahreïn, des chiites « houtis » du Yémen sans parler de la minorité chiite d’Arabie, peu connue.

L’Iran

La nouvelle donne qui fait jour au Proche-Orient est un triumvirat inédit entre l’Arabie saoudite, Israël et les Etats-Unis, dont le lien commun est la volonté de réduire l’emprise de l’Iran sur la région avec aussi des impératifs religieux pour Ryad.

En contrepartie, l’Iran, par alliés interposés, tire en effet les ficelles en Syrie, au Liban, en Irak et un peu au Yémen. Son souhait d’enrichir son uranium lui sert d’arme défensive et pourrait à terme lui donner des armes de destruction massive, fait inacceptable pour Israël et l’Arabie saoudite.

L’Arabie est l’allié le plus stable dans la région pour les Américains. Le prince Mohamed bin Salman (MBS) a affirmé que le royaume,

 » N’hésiterait pas à traiter toute menace tournée contre notre peuple, notre souveraineté ou nos intérêts vitaux. »

MBS sous-entend, évidemment, l’Iran et pour preuve et pour la première fois depuis 1991, l’Arabie saoudite s’apprête à accueillir sur son sol des forces américaines. L’armée américaine s’est installée dans la base aérienne « Prince Sultan ». En contrepartie, le pays devrait bénéficier du déploiement des systèmes de missiles sol-air Patriot.

Les autres

Les Etats-Unis peuvent compter sur Israël et son Premier ministre Benjamin Netanyahu. Celui-ci a récemment confirmé sa solidarité avec les Américains face à toute agression iranienne.

L’Etat hébreu, en réalité, n’attend qu’une excuse pour intervenir en Iran afin de l’empêcher d’acquérir l’arme atomique. Toutefois, la présence de milliers de combattants du Hezbollah en Syrie et au Liban, met un frein à cette volonté.

La tension grandissante entre Washington et Téhéran a réduit à peau de chagrin le système d’alliances initial des Etats-Unis au Moyen-Orient, la plupart des autres acteurs de la région jouent la carte de l’apaisement et préfèrent rester neutres, la cause étant souvent la peur d’une baisse des revenus du pétrole ou ceux du tourisme.

Le Qatar, vu son isolement politique ces derniers temps, joue la carte de l’approche avec Téhéran. Mais un nœud gordien se pose à lui, d’une part, son besoin de stabilité pour ses exportations de gaz si importantes pour son économie, et d’autres part, les milliers de soldats americains installés sur ses terres. Dans son intérêt, La diplomatie qatarie appelle au statu-quo.

A peu près une situation identique commande la diplomatie de l’Irak, du Bahreïn et du Koweït, dont les exportations dépendent elles aussi de la stabilité de la région.

La Jordanie et l’Egypte sont moins concernées par la situation, par contre la Turquie, de par son expansionnisme politique, militaire et diplomatique, va finir par se faire de réels ennemis, premier exemple, l’Algérie. Pour le moment, ils restent sur la touche.

Téhéran a peu d’alliés mais ils sont très fidèles et surtout très déterminés. Son déterminisme politique et diplomatique est façonné par son histoire, imposé par les Etats-Unis et les puissances sunnites, surtout l’Arabie saoudite, mais aussi déterminé par le refus de l’Europe de l’intégrer en son sein.

Téhéran, en Syrie, est venu en aide à Bachar el-Assad en 2012 au moment où les rebelles syriens et l’Etat islamique étaient à ses portes grâce au Hezbollah libanais, on pourrait même dire Hezbollah iranien. Toujours dans le but d’aider le régime, Téhéran a aussi mobilisé des Afghans chiites dès 2014.

Même rôle en Irak, le soutien apporté par Téhéran aux milices chiites Hachd al Chaabi a permis à ces dernières de stopper l’offensive de Daech en 2014, puis à être le fer de lance des différentes offensives irakiennes visant à reprendre les territoires conquis par Daech.

Et rebelote, au Yémen, le régime iranien a poursuivi cette politique, les chiites Houthis, en guerre insurrectionnelle au Yémen depuis 2014, obtiennent dès le début du conflit leur soutien et ils ne l’oublieront pas lors de l’intervention militaire de la coalition menée par l’Arabie saoudite. Les iraniens entretiennent ainsi un conflit dans lequel les Saoudiens s’enlisent, ce qui les poussent à ne surtout pas arrêter de soutenir leur allié.

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