Palestine Action mandate des avocats pour contester la tentative de classer le groupe comme « organisation terroriste »

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Des personnes, portant des drapeaux palestiniens, participent à une manifestation en soutien à Palestine Action, qui fait face à la menace d’une interdiction par le gouvernement britannique, sur Trafalgar Square à Londres, au Royaume-Uni, le 23 juin 2025.

Palestine Action a officiellement mandaté une équipe juridique pour contester la décision sans précédent de la ministre britannique de l’Intérieur visant à proscrire le groupe d’action directe en tant qu’« organisation terroriste ». La réponse juridique est menée par l’avocate spécialisée en droits de l’homme Gareth Peirce, du cabinet Birnberg Peirce Solicitors, avec le soutien de Kellys Solicitors.

Le projet de la ministre de l’Intérieur, révélé dans la presse au début du mois, placerait Palestine Action aux côtés de groupes tels que Daesh ou National Action en vertu du Terrorism Act de 2000. S’il est adopté, ce classement criminaliserait tout soutien public ou toute affiliation au groupe. Les critiques y voient une forme de répression politique destinée à protéger le plus grand fabricant d’armes israélien, Elbit Systems.

Depuis sa création en 2020, Palestine Action a mené des campagnes très médiatisées ciblant les sites d’Elbit Systems au Royaume-Uni. Les militants ont occupé des usines, bloqué des accès et perturbé les activités, dans ce qu’ils décrivent comme une résistance non violente à la complicité britannique dans les crimes de guerre israéliens. Elbit Systems produit des armes utilisées dans les attaques israéliennes contre Gaza et est directement impliqué dans des violations présumées relevant de la loi britannique sur la Cour pénale internationale de 2003.

La tentative d’interdiction intervient après des pressions de la part de groupes pro-israéliens. « Depuis des années, des groupes de pression pro-israéliens, le gouvernement israélien et Elbit Systems réclament un traitement répressif à notre égard », affirme le groupe sur sa page de financement participatif. « Quelques jours avant que des sources gouvernementales annoncent leur intention d’interdire notre groupe d’action directe, ‘We Believe in Israel’ a publié un rapport et ‘Campaign Against Antisemitism’ a écrit à la ministre de l’Intérieur pour lui demander de nous proscrire. »

Palestine Action a lancé une campagne de financement juridique pour soutenir sa défense et, à ce jour, a déjà récolté plus de 91 000 £ sur un objectif de 100 000 £.

Dans une déclaration publique détaillée adressée à la ministre de l’Intérieur, le groupe a dénoncé cette initiative comme une « réaction déséquilibrée » visant à faire taire la contestation. « Le véritable crime ici, ce n’est pas la peinture rouge pulvérisée sur ces avions de guerre », affirme le groupe, « mais les crimes de guerre commis avec ces avions grâce à la complicité du gouvernement britannique dans le génocide perpétré par Israël ».

Rejetant la description donnée par le ministère de l’Intérieur, Palestine Action insiste sur le fait qu’il est composé de « professeurs, infirmiers, étudiants et parents » menant des actions directes pour mettre fin à la complicité britannique dans les crimes israéliens. « Il est manifestement absurde de nous mettre au même rang que des groupes terroristes comme Daech, National Action ou Boko Haram », peut-on lire dans le communiqué. Le groupe souligne que même d’anciens ministres de la Justice, dont Lord Falconer, ont estimé qu’une telle interdiction n’était pas justifiée.

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