Qualifiant le Pakistan d’« État défaillant », Asaduddin Owaisi, président du parti All India Majlis-e-Ittehadul Muslimeen, a exhorté le gouvernement indien à prendre des mesures « fermes » et décisives contre lui pour son soutien au terrorisme.
Son mari, un officier de la Marine indienne, a été abattu par des terroristes lors de l’attaque meurtrière de Pahalgam, au Jammu-et-Cachemire. En deuil, Himanshi, devenue malgré elle le visage de cette tragédie, a lancé un message fort : ne pas alimenter la haine envers les musulmans et les Cachemiris. Un appel que le député Asaduddin Owaisi a relayé lors d’un rassemblement électoral au Bihar.
« Il n’est pas nécessaire de faire de la politique. Himanshi, l’épouse du lieutenant de la Marine Vinay Narwal, tué par des terroristes, était là seulement six jours après leur mariage. Ces terroristes l’ont tué. Et pourtant, Himanshi adresse un message à ceux qui propagent le poison de la division entre hindous et musulmans : elle dit qu’elle a perdu son mari, mais qu’elle ne veut pas de haine contre les musulmans et les Cachemiris », a déclaré Asaduddin Owaisi, insistant sur la nécessité d’unité dans le pays.
Le lieutenant Vinay Narwal a été ciblé parce qu’il était hindou, ce qui a suscité une vague de colère et de chagrin dans toute l’Inde. Le couple s’était marié six jours avant l’attaque du 22 avril.
« Nous espérons que le gouvernement indien écoutera les mots de notre fille qui vient de perdre son mari… Il est temps de promouvoir la paix et l’amour, pas la haine. Ceux qui propagent la haine devraient se souvenir qu’ils font sourire le Pakistan. Et nous voulons effacer ces sourires des visages cruels », a ajouté Asaduddin Owaisi, vêtu de sa traditionnelle sherwani et coiffé de son couvre-chef aux couleurs nationales.
Plus tôt cette semaine, Himanshi a déclaré clairement qu’elle ne voulait pas de haine envers les musulmans.
« Nous ne voulons pas que les gens s’en prennent aux musulmans et aux Cachemiris », a-t-elle affirmé jeudi. « Nous voulons la paix et la justice. Les coupables doivent être punis. »
Par ailleurs, Asaduddin Owaisi, président du parti All India Majlis-e-Ittehadul Muslimeen (AIMIM), a qualifié le Pakistan d’« État défaillant » et a exhorté le gouvernement indien à adopter une position ferme et décisive contre Islamabad pour son soutien au terrorisme.
« Nous espérons que le Premier ministre prendra des mesures contre ces terroristes venus du Pakistan et que cet État défaillant réfléchira cent fois avant d’envoyer des tueurs en Inde », a déclaré Asaduddin Owaisi lors d’un meeting à Champaran Est.
Fait rare, Asaduddin Owaisi a mis de côté ses critiques habituelles contre le gouvernement pour appeler à une réponse forte, soutenant même l’exécutif dirigé par le BJP dans sa volonté de justice.
Dans sa première intervention publique après l’attaque de Pahalgam, le Premier ministre Narendra Modi a juré de traquer les responsables « jusqu’aux confins de la Terre ».
« Depuis le sol du Bihar, je le dis au monde entier : l’Inde identifiera, retrouvera et punira chaque terroriste et ses soutiens. Le terrorisme ne restera pas impuni », a affirmé Narendra Modi.
L’Inde a d’ores et déjà pris plusieurs mesures punitives contre le Pakistan, notamment la suspension du traité sur les eaux de l’Indus, l’interdiction des importations pakistanaises et l’interdiction d’accès à ses ports aux navires battant pavillon pakistanais.
Lundi, New Delhi a également lancé une vaste opération de censure contre les réseaux sociaux, bloquant une douzaine de chaînes YouTube pakistanaises accusées de diffuser des contenus provocateurs à la suite de l’attaque.
Le Pakistan, de son côté, a nié toute implication et qualifié ces accusations d’« frivoles », promettant de répondre aux actions indiennes.
