Mettant de côté tous les problèmes socio-économiques qui polluent la vie des citoyens, la classe politique a d’autres chats à fouetter, un sujet qui revêt la plus haute importance.
Celui qui est de remanier l’Islam, de le remodeler à leur goût et selon une vision plus occidentale. Ce n’est pas en France que cela se passe cette fois, mais en Autriche.
Dans le cadre de la modernisation de l’ancienne loi de 1912 après l’annexion de la Bosnie-Herzégovine à l’empire austro-hongrois, le parlement de la coalition gauche-droite en fonction, a adopté mercredi 25 février une nouvelle législation afin de promouvoir un « Islam à caractère européen » .
Sous ce prétexte fallacieux qui est d’éviter la radicalisation, l’Autriche projette de grands changements pour les musulmans. Il est d’abord question d’interdire à tout organe étranger de financer les organisations culturelles du pays et des imams, qui seront aussi contraints de parler l’allemand.
Voilà comment par la même occasion stopper l’embauche d’imams venus de l’étranger. Des associations musulmanes autrichiennes ont réagi à cette interdiction de financement dirigée exclusivement à l’encontre des musulmans et compte déposer un recours devant la Cour constitutionnelle.
Une première version de cette loi prévoyait d’imposer une traduction officielle du Coran en allemand, mais devant le tollé d’indignation de la classe musulmane, celle-ci fût abandonnée.
Pour pallier à cette discrimination manifeste à l’égard des musulmans, le parlement envisage d’intégrer quelques avantages de nature à stopper toutes critiques. Il prévoit notamment la présence d’aumôniers dans l’armée, les hôpitaux, les maisons de retraite et les prisons, et consent à la nourriture halal et ce compris dans les écoles publiques.
Avec près de 560.000 musulmans se composant en grande majorité de turcs et de bosniaques, l’Autriche, comme ses voisins européens, s’érige en autorité morale et donneuse de leçons. Le premier ministre Manuel Valls a déjà déclaré suivre l’exemple autrichien en interdisant le financement étranger aux imams de France.