Israël a annoncé des changements dans l’accès aux eaux côtières de Gaza 20 fois l’année dernière. Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, considère l’industrie de la pêche de Gaza comme « un levier de pression » sur les deux millions de Palestiniens vivant sur le territoire, qui était sous contrôle israélien depuis le blocus économique de 2007.
Les palestiniens ont un accès réduit à la mer depuis 2007
L’an dernier, le COGAT, la branche bureaucratique de l’occupation militaire israélienne, a annoncé à plusieurs reprises qu’il punissait collectivement les pêcheurs palestiniens en restreignant l’accès aux eaux côtières de Gaza. A quatre reprises, le COGAT a complètement interdit aux pêcheurs de Gaza de prendre la mer.
Le contrôle de l’étendue des zones de pêche de Gaza fait partie du blocus imposé par Israël à l’enclave palestinienne depuis plus d’une décennie.
Les limites au-delà desquelles la marine israélienne arraisonne, voire ouvre le feu sur les bateaux palestiniens, varient en fonction des tensions. Elles ont été réduites jusqu’à trois milles nautiques ces dernières années.
Les chiffres sont accablants
Le secteur de la pêche fait vivre de nombreuses familles et est important pour l’économie de Gaza. Le nombre de pêcheurs a chuté de 10.000 en 2000 à 3.700 officiellement enregistrés aujourd’hui, rapporte Gish, une ONG oeuvrant à la liberté de mouvement des Palestiniens, citant des chiffres onusiens. Sur ces 3.700, environ 2.000 exercent leur activité quotidiennement.
Al Mezan a enregistré 351 violations de leurs droits à l’encontre des pêcheurs de Gaza en 2019.
Israël a ouvert le feu contre des pêcheurs de Gaza à 347 reprises l’an dernier, les blessant dans 16 cas.
Les victimes témoignent
Un pêcheur, Khaled Saidi, a reçu plusieurs balles en métal recouvertes de caoutchouc alors qu’il était en mer en février dernier et il a été détenu par les forces israéliennes.
On a enlevé à Saidi son œil droit dans un hôpital israélien et il a été relâché et renvoyé à Gaza peu après. Mais il n’a pas été autorisé à retourner en Israël pour faire soigner son œil gauche, qui était également blessé, alors qu’il avait un rendez-vous dans un hôpital israélien.
Il est finalement allé se faire soigner au Caire. Les médecins là-bas n’ont pas été en mesure de soigner la blessure de son œil restant.
« Ma situation économique est maintenant en-dessous de zéro, je ne travaille pas du tout », a expliqué le jeune père dans une courte vidéo sur les violences israéliennes à l’encontre des pêcheurs palestiniens, produite par Al Mezan.
Les pêcheurs blessés ne peuvent plus travailler, parfois définitivement, privant leurs familles de leur revenu.