Ramy Shaath, homme politique égypto-palestinien, a été arrêté le 5 juillet dernier dans le domicile qu’il occupait avec sa femme Céline Lebrun-Shaath depuis 7 ans, au Caire.

Les agents de sécurité égyptiens, qui ont fait irruption chez le couple sans mandat officiel, et se sont également emparés des ordinateurs, des téléphones portables et des disques durs. Céline Lebrun, qui a tenté de s’opposer à la perquisition, s’est vu interdire le droit de contacter les autorités consulaires françaises au Caire, qu’une fois forcée à monter dans un avion pour la France. Aujourd’hui la professeure d’histoire-géographie est interdite de séjour en Egypte.

Son mari, figure du mouvement de boycott d’Israël BDS et fils d’un conseiller du président Mahmoud Abbas a été accusé d’assistance à un groupe terroriste et de liens avec l’organisation des Frères Musulmans, qui rappelons-le est une organisation qui a été interdite en Egypte depuis 2013, soit depuis la venue d’al-Sissi au pouvoir. Cela fait six semaines que Rami Shaath est détenu dans la prison Torah du Caire, sans avocat ni date de procès.

Céline Lebrun-Shaath déclare avoir subit un choc et avoue se sentir impuissante face à cette situation. D’autant plus qu’elle n’a pas pu parler à son mari depuis son arrestation :

Je n’ai pas été capable de parler à mon mari depuis son arrestation. La distance contribue à un fort sentiment d’impuissance, mais je suis aussi sereine, car mon mari n’a rien à se reprocher

C’est donc aujourd’hui après six semaines de négociations vaines avec les autorités égyptiennes, que la famille Shaath a décidé de rendre publique son arrestation. Le but de Céline Lebrun-Shaath est d’interpeller le président français Emmanuel Macron sur la situation de son mari en espérant qu’il pourra débloquer la situation. Ce dernier aura l’occasion de discuter avec son homologue égyptien lors du G7 à Biarritz qui aura lieu du 24 au 26 août.

Macron, avait déjà par ailleurs, pointé du doigt le caractère autoritaire de la politique menée par al-Sissi avec les journalistes et les blogueurs, en janvier dernier. Ce à quoi le président égyptien a répondu que « l’Égypte ne compte pas sur ses blogueurs pour ses réformes économiques et religieuses, mais sur sa persévérance ».

En proie à de sérieuses violations des droits de l’homme, l’Egypte compte dans ses prisons prés de 60 000 opposants et critiques du régime. La dernière vague d’arrestations date de juin dernier où des hommes politiques, des journalistes et des syndicalistes ont été arrêtés et accusés de vouloir former une nouvelle coalition d’opposants, pour les prochaines élections parlementaires de 2020.

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