«Je confirme l’ouverture par le Bureau du Procureur de la Cour Pénale Internationale d’une enquête concernant la situation en Palestine», a déclaré le procureur Fatou Bensouda dans un communiqué.

«L’enquête portera sur les crimes relevant de la compétence de la Cour qui auraient été commis dans la situation depuis le 13 juin 2014, date à laquelle il est fait référence dans le renvoi de la situation à mon bureau», a-t-elle ajouté.

L’enquête fait suite à la décision du 5 février 2021, à la majorité, de la Chambre préliminaire I de la CPI, selon laquelle la Cour peut exercer sa compétence pénale dans la situation en Palestine, et que la portée territoriale de cette compétence s’étend à Gaza et à la Cisjordanie, y compris Jérusalem Est.

Dans cette décision, la Chambre a souligné qu’elle ne déterminait pas si la Palestine remplissait les conditions du statut d’État en vertu du droit international public, ou si elle jugeait un différend frontalier, ou si elle ne préjugeait pas de la question d’éventuelles frontières futures; il s’agissait uniquement de déterminer l’étendue de la compétence territoriale de la Cour aux fins du Statut de Rome, comme demandé, a déclaré Mme Bensouda.

«Ces questions, que la Chambre n’a pas tranchées et sur lesquelles mon Bureau n’a pris aucune position, restent à déterminer dans le cadre de discussions bilatérales entre les autorités israéliennes et palestiniennes dans le cadre d’un accord négocié», a-t-elle ajouté.

Enquête «sans crainte ni faveur»

Mme Bensouda a déclaré que le Statut de Rome – le traité international qui a institué la CPI – oblige le Bureau du Procureur, afin d’établir la vérité, à étendre son enquête pour «couvrir tous les faits et éléments de preuve pertinents pour évaluer s’il y a responsabilité pénale individuelle en vertu du Statut et, ce faisant, enquêter sur les circonstances incriminantes et disculpantes de la même manière ».

«Toute enquête entreprise par le Bureau sera menée de manière indépendante, impartiale et objective, sans crainte ni faveur», a-t-elle ajouté.

Le Procureur a également noté que les enquêtes prennent du temps et qu’elles doivent être fondées objectivement sur les faits et le droit.

«Dans l’exercice de ses responsabilités, mon Bureau adoptera la même approche de principe et non partisane qu’il a adoptée dans toutes les situations pour lesquelles sa compétence est saisie. Nous n’avons d’autre ordre du jour que de nous acquitter de nos obligations statutaires en vertu du Statut de Rome avec intégrité professionnelle », a ajouté la Procureure de la Cour Pénale Internationale.

«Préoccupation centrale» pour les victimes d’actes criminels

Mme Bensouda a également souligné que la «préoccupation centrale» doit être pour les victimes de la criminalité, tant palestinienne qu’israélienne, résultant du long cycle de violence et d’insécurité qui a causé de profondes souffrances et un désespoir de toutes parts.

«Le Bureau est conscient de la préoccupation plus large, dans le respect de cette situation, pour la paix et la sécurité internationales», a-t-elle poursuivi.

«Par la création de la CPI, les États parties ont reconnu que les crimes d’atrocité sont« une menace pour la paix, la sécurité et le bien-être du monde » et ont résolu « de garantir le respect durable et l’application de la justice internationale. la justice doit être considérée comme des impératifs qui se renforcent mutuellement », a-t-elle ajouté.

Compter sur le soutien des parties

Mme Bensouda a également déclaré que son bureau comptait sur le soutien et la coopération des parties, ainsi que de tous les États parties au Statut de Rome, pour mener à bien ses travaux.

«Mon Bureau se félicite de l’opportunité de dialoguer avec le Gouvernement palestinien et le Gouvernement israélien pour déterminer comment la justice peut être servie au mieux dans un cadre d’action nationale et internationale complémentaire», a-t-elle déclaré.

«De cette manière, nous pouvons espérer parvenir à une certaine mesure de responsabilité et de justice au profit des victimes palestiniennes et israéliennes des crimes du Statut de Rome», a ajouté le Procureur de la CPI.

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