Après moult péripéties et avoir été obligée de fermer ses portes au public et menacée de destruction, la mosquée de Fréjus dans le Var défraie une nouvelle fois la chronique.
Pour rappel la mosquée est accusée par le maire FN, David Rachline d’avoir obtenu frauduleusement un permis de construire grâce à la “complaisance” de l’ancien maire Elie Brun. Le tribunal avait confirmé les faits et en avait attribué l’entière responsabilité à M. Brun.
En février 2016, l’association “El Fath” qui gère la mosquée est condamnée à 60.000 euros d’amende pour avoir construit avec un permis périmé, son président Driss Maaroufi à 15.000 euros d’amende pour les mêmes faits. L’ancien maire de Fréjus, Elie Brun écope quant à lui de 18 mois de prison avec sursis et 100.000 euros d’amende pour délivrance frauduleuse du permis de construire assorti d’une interdiction d’exercer des fonctions publiques pour une durée de 5 ans.
La mosquée d’une superficie de 1.500 m² et d’une capacité de 700 fidèles échappe de peu à la démolition comme demandé par le parquet, mais le tribunal correctionnel de Draguignan en a décidé autrement.
Le sénateur-maire frontiste David Rachline ne décolère pas et dénonce un jugement « laxiste» », ses efforts pour démolir le lieu de culte ont été vains.
Avant de prendre une décision définitive le ministère public a demandé un supplément d’information afin d’étudier les possibilités de régulariser la mosquée contre les risques d’inondation.
Lors de l’audience mardi devant la cour d’appel, le représentant de la Direction départementale des territoires et de la mer a estimé qu’il était possible de régulariser les lieux: « Le PPRI approuvé en 2015 n’est pas un élément bloquant pour la mosquée, sous réserve qu’elle ne reçoive pas plus de 700 personnes », a-t-il déclaré.
Selon l’avocat de la ville de Fréjus, Me Frédéric-Pierre Vos, « L’État a peur ».
« Si vous confirmez le jugement de Draguignan, vous serez confrontés à la demande de démolition », a-t-il ajouté à l’adresse du tribunal.
Le bras de fer entre le maire FN et l’association “El Fath” se poursuit au grand dam de Rachline qui a usé de tous les recours légaux pour plaider sa cause.