Villers-sur-Marne - Les opposants s’indignent de la visite du Maire à la mosquée

A Villiers-sur-Marne, la visite du maire sortant Jacques-Alain Bénisti à la mosquée  ce vendredi, filmée par un autre candidat lui-même à l’office, a suscité la polémique avec les concurrents qui ont dénoncé une atteinte au principe de laïcité rapporte le journal local 94.Citoyens.

C’est presque une tradition à Villiers-sur-Marne. A l’approche des élections municipales, Jacques-Alain Bénisti, élu maire depuis 1995, se rend à la mosquée, sur le boulevard Friedberg.

«Nous l’invitons régulièrement, pour nos grandes fêtes mais aussi à l’approche des élections. Quand il ne peut pas être là, il nous envoie un adjoint. C’est une action en faveur de la citoyenneté, pour que les fidèles aillent voter. Cela permet aussi à la communauté d’être tenue au courant des avancées de certaines démarches auprès de la mairie», justifie Mouammar Farouk, président de l’Association des musulmans de Villiers-sur-Marne, créée dans les années 1980.

Ce vendredi 28 février donc après la prière, l’édile été équipé d’un micro-casque pour adresser aux fidèles. 

«J’ai voulu venir vous dire un petit bonjour, vous savez qu’il va y avoir évidemment les élections municipales bientôt. Il y a plusieurs candidats. Il faut que la démocratie, qui règne, soit présente et que chaque candidat puisse s’exprimer auprès de vous, d’ailleurs y en a un là actuellement», entame le maire qui a reconnu parmi les fidèles, Adel Amara, candidat aux élections municipales, en train de le filmer. 

«Voilà ces quelques mots pour vous souhaiter une très bonne journée, et bien évidemment, même devant mon adversaire qui est là-bas, vous dire que je compte sur vous pour cette élection municipale», conclut le candidat.

Les opposants en appellent au principe de laïcité

Rapidement, la vidéo est publiée sur le site de campagne d’Adel Amara (Villiers à venir) qui lance alors une attaque cinglante contre le maire-sortant. 

«M. Jacques-Alain Bénisti a beau crier au communautarisme du côté de l’Assemblée Nationale, cela ne lui empêche pas d’imposer sa campagne électorale aux musulmans du côté de Villiers-sur-Marne, et ce dans les deux mosquées de la ville. Nous nous voyons obligés de souligner que les réunions politiques sont interdites dans les lieux de culte. Qu’une personne vivant de ses mandats depuis plus de 25 ans puisse l’ignorer nous paraît être un comble. Devoir le rappeler en tant que force politique et citoyenne nouvelle en est un autre». 

Pour Jacques-Alain Bénisti au contraire, un maire doit entretenir des contacts notamment auprès des communautés religieuses. 

«Je fais la même chose avec la communauté juive dont je rencontre les membres la semaine prochaine. Ils ont besoin d’être rassurés alors ils me sollicitent. Un maire, c’est un peu un père», estime-t-il. 

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