« … Et ne gaspille pas indûment, car les gaspilleurs sont les frères des diables; et le Diable est très ingrat envers son Seigneur. »
(Sourate 17, Verset 26 et 27).

Ce jeudi 18 juin a fixé le début du ramadan, un mois béni dans lequel les fidèles sont mis à l’épreuve. Ramadan ne rime pas seulement avec l’interdiction de manger ou de boire du lever jusqu’au coucher du soleil, mais il doit se caractériser par nos bonnes actions envers les plus nécessiteux d’entre nous. Concernant le repas de la rupture du jeûne, il doit être synonyme de retenue et de modestie.
En effet, les repas ne doivent pas être abondants, mais seulement suffisants pour tenir lors de la journée suivante. Autant de prescriptions qui ne collent pas toujours avec la réalité, à en croire les diverses formes de gaspillages durant ce mois, en raison des repas gargantuesques.

Le gaspillage alimentaire atteindrait entre 95 à 115 kg par individu et par an en Europe et en Amérique du Nord, tandis qu’il atteint 6 à 11 kg en Afrique et en Asie, selon l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Bien que minime, la prise de conscience se fait également durant le mois de Ramadan. En effet, certains organismes luttent contre la surconsommation durant le mois de jeûne.

En août 2011, Els Huybrechts, une Belge vivant à Dubaï, nous faisait part d’un alarmant constat lors de la rupture du jeune aux émirats arabes uni. « Chaque jour, des tonnes de nourriture sont jetées après l’iftar [repas de rupture du jeûne] », s’indigne cette jeune femme de 36 ans. « Quelle honte quand on sait que Ramadan est synonyme de modestie et de charité ! » Cette dernière tirait donc la sonnette d’alarme en lançant via le réseau social Facebook une campagne intitulée « Make Iftar Modest ».

Dans le Golfe, à Bahrein, selon une étude réalisée en 2012 par Mohammed Aman, un écologiste et spécialiste de l’environnement et des déchets, près de 40 % des plats préparés avant la rupture du jeûne terminent à la poubelle, car « les gens ont tendance à multiplier par trois la quantité de nourriture qu’ils consomment durant l’iftar », souligne M. Aman, qui estime qu’il y a « entre quatre à six types de plats sur les tables des musulmans durant l’iftar, ce qui signifie que plus de trois d’entre eux seront gaspillés ».

De plus, les familles musulmanes dépenseraient environ 350 millions d’euros dans l’alimentaire durant le mois de Ramadan, la viande pesant « fortement dans le budget des ménages ».

Toutefois, certains ont l’air de déroger à la règle. Prenons pour exemple Karim, gérant de la boulangerie Al Bousata, située dans le 11e arrondissement de Paris. « Au moment de la fermeture, je mets tout dans un sac et je le dépose à la mosquée », explique Karim, qui précise qu’« avec l’arrivée de nouveaux immigrants venus de Tunisie » les besoins se font pressants, car « certains dorment dehors » faute de moyens.

La chasse au gaspillage alimentaire dans les restaurants n’est cependant pas propre à la restauration Halal. En effet, de nombreux restaurants font payer 5 € supplémentaires aux clients ne terminant pas leur assiette.

En Arabie Saoudite, même son de cloche. Un restaurateur de Dammam, dans l’est du pays, inflige depuis Ramadan 2011 une amende à ses clients ne finissant pas leurs plats…

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