Les joueuses de l’équipe de basketball de l’école confessionnelle musulmane, Salam High School, à Milwaukee (Wisconscin) aux Etats-Unis sont sous le feu des projecteurs depuis leur succession de victoires.

Leur spécificité ? Elles portent toutes le voile !

Seule équipe 100% voilée de sa ligue, elles font partie d’un mouvement plus global : Nike vend désormais des hijabs pour les athlètes musulmanes, l’escrimeuse américaine Ibtihaj Muhammad a ramené le bronze de Rio, où elle était la première athlète musulmane américaine voilée à participer aux JO, et plusieurs fédérations internationales ont supprimé l’interdiction du port du hijab ces dernières années (FIFA, FIBA, AIBAT, etc).

Dans ce climat d’ouverture et de tolérance, les adolescentes se sont livrées au Washington Post dans un entretien aussi touchant que spontané.

Qu’on gagne ou qu’on perde, on représente les musulmans et on montre que les musulmanes ne sont pas oppressées, qu’elles ne restent pas seulement à la maison, qu’elles peuvent prendre part aux activités scolaires ou jouer au basket

, témoigne Safiya Schaub, ancienne capitaine et assistante du coach Kassidi Macak.

Quand je vais partir, je serai fière de laisser cet héritage derrière moi, tout ce qu’on a dit sur nous et notre histoire sur les réseaux sociaux, les messages qu’on a reçus, le fait d’avoir brisé les stéréotypes pour les femmes musulmanes, enchaîne Jumana Badwan, capitaine de l’équipe. Les gens pensent qu’on ne fait pas du tout de sport. Je serai fière de leur avoir montré qui on peut être en tant que musulmanes.

Un défi

Parfois, ces adolescentes rencontrent le mépris sportif mais aussi un mépris sociétal et religieux. Lors d’un match à domicile, Safiya Schaub et Jumana Badwan, racontent :

La salle débordait, il y avait tellement de monde et ils criaient et étaient tous irrespectueux, même les adultes, raconte la première. On était choquées de leur comportement

Dans cette Amérique où traditionalisme et modernité s’entrechoquent, les joueuses de Salam High School sont « parfois les premières filles musulmanes que les gens voient en personne« .

Quand je transporte douze filles voilées dans un van à travers les contrées rurales du Wisconsin, beaucoup de têtes se tournent à notre passage, poursuit Coach Kass. (…) Quand on se déplace à deux heures de la ville, elles apprennent aux gens des choses à propos de leur religion et de qui elles sont en tant que personnes.

« Nous représentons notre foi »

Malgré cette explosion médiatique, ces jeunes stars restent fidèles à leurs valeurs islamiques et s’attachent à leur religion.

Même si on a toujours ça dans un coin de la tête, que notre école nous rappelle en permanence que nous jouons en voile et que nous représentons tous les musulmans dans notre communauté

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Les gens nous regardent et ne pensent pas ‘joueuses de basket’ ou ‘adolescentes’ mais ‘musulmanes’, explique Nadira Ali, qui jouait dans l’équipe la saison dernière, au Washington Post. Et la première chose à laquelle ils pensent, c’est un stéréotype vu dans les médias. On doit donc être au top à tous les niveaux. C’est plus une responsabilité qu’un fardeau. Nous représentons notre foi.

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Elles répandent la paix à travers le basket, enchaîne Midhat Farrah, qui a joué dans la première équipe de basket masculine de Salam Stars en 2003. Elles se comportent de façon islamique et montrent aux gens que l’islam est une religion de paix.

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