L’annonce de Donald Trump dans une publication sur les réseaux sociaux jeudi ajoute de la confusion à sa précédente proposition de transférer les Palestiniens hors de Gaza et de faire en sorte que les États-Unis prennent le contrôle de cette région dévastée par la guerre.
« La bande de Gaza serait remise aux États-Unis par « Israël » à la fin des combats », a déclaré Donald Trump dans une publication matinale. « Aucun soldat américain ne serait nécessaire ! La stabilité régnera dans la région !!! »
Dans son nouveau message, il a affirmé que les Palestiniens auraient « une chance d’être heureux, en sécurité et libres » grâce à son plan de relocalisation qui prévoit leur déplacement en Égypte et en Jordanie.
« Les États-Unis, en collaboration avec de grandes équipes de développement du monde entier, commenceraient lentement et prudemment la construction de ce qui deviendrait l’un des développements les plus spectaculaires de son genre sur Terre », a ajouté Donald Trump.
Les responsables américains ont toutefois précisé que Washington ne financerait pas ce projet. Affirmant qu’aucun soldat américain ne serait nécessaire, Donald Trump a soutenu jeudi que ses actions apporteraient la stabilité dans la région.
L’envoyé spécial américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, aurait indiqué à des sénateurs républicains lors d’un déjeuner à huis clos que Donald Trump « ne veut pas envoyer de troupes américaines sur le terrain et ne veut pas dépenser un seul dollar américain » pour Gaza.
Donald Trump avait initialement suggéré une relocalisation permanente des Palestiniens avant d’ajouter qu’ils pourraient vivre sur place, aux côtés d’autres, après la reconstruction de Gaza.
Interrogée mercredi par un journaliste, la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré qu’elle ne pouvait pas confirmer si les Palestiniens seraient autorisés à rester dans la région.
Donald Trump a affirmé que les Palestiniens de Gaza devaient être réinstallés de façon permanente dans les pays voisins. Face à l’indignation internationale, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a cherché à nuancer ces propos, précisant que l’idée était que les Gazaouis quittent temporairement le territoire assiégé.
Pendant ce temps, le ministre israélien des affaires militaires, Israël Katz, a ordonné jeudi à l’armée de préparer un plan visant à organiser le « départ volontaire » des Palestiniens de la bande de Gaza.
Le porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, a dénoncé le plan de Donald Trump comme une « déclaration d’intention d’occuper » le territoire palestinien.
Le groupe de résistance palestinien a appelé à la tenue d’un « sommet arabe urgent pour faire face au projet de déplacement » des Palestiniens de Gaza, a déclaré Hazem Qassem dans un communiqué.
Le porte-parole du Hamas a condamné les déclarations de Donald Trump, les qualifiant d’« absolument inacceptables ».
« Gaza appartient à son peuple et ils ne partiront pas », a affirmé Hazem Qassem. « Nous appelons à la tenue d’un sommet arabe d’urgence pour contrer le projet de déplacement », a-t-il ajouté.
« Les propos de Donald Trump sur la prise de contrôle de Gaza par Washington équivalent à une déclaration ouverte d’intention d’occuper le territoire », a-t-il déclaré.
« Nous n’avons pas besoin qu’un autre pays administre la bande de Gaza et nous n’acceptons pas de remplacer une occupation par une autre. »
Les Nations unies ont mis en garde contre tout déplacement forcé de populations, le qualifiant de « nettoyage ethnique ».
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré lors d’un discours devant une commission onusienne chargée des droits des Palestiniens que « fondamentalement, l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien repose sur leur droit à vivre simplement en tant qu’êtres humains sur leur propre terre ».