Guinée Un policier agresse un homme âgé sur le chemin de la mosquée Il m’a dit que ce n’était pas l’heure de prier

Une vidéo amateur tournée à Conakry, en Guinée, le 14 janvier, montre un policier arrêter et gifler un vieil homme portant une djellaba se rendant à la mosquée après avoir entendu l’appel à la prière.

 

 « Je ne savais même pas qu’on nous filmait. Dès après l’appel du muezzin à 13 heures, je me suis précipité pour aller à la mosquée puisque je sais qu’en temps de manifestations, les gens vont massivement à la mosquée. En cours de route, j’ai croisé sur mon chemin un groupe de policiers, j’étais seul. Un des policiers a aperçu les écouteurs de mon téléphone au niveau des poches de mon qamis, alors il m’a demandé c’est quoi tu as dans tes poches-là ? Je lui ai répondu que c’est mon téléphone. Il a alors dit c’est vous qui donnez de la drogue aux jeunes qui viennent après nous lancer des pierres ! Je lui ai répondu que depuis que je suis né, je n’ai jamais vu la drogue de mes yeux. Il est ensuite venu me dire de lui donner mon téléphone. Je lui ai dit que mon téléphone, je l’ai acheté avec mon argent et que s’il en voulait aussi, il pouvait aller au marché pour acheter un autre téléphone. Il a rétorqué, en disant que si je ne lui donnais pas le téléphone, il allait me gifler. Quelques secondes après, il a lié l’acte à la parole en me donnant de violentes paires de gifle et en me bousculant. Pourtant, depuis que je suis né, personne ne m’a jamais frappé. Même mon maitre coranique ne m’a jamais frappé. Aujourd’hui, j’ai mal sur tout mon corps, surtout la partie où il m’a frappé. Je suis diabétique et j’avais fait un accident quand j’étais jeune. Donc, depuis ma bastonnade, j’ai beaucoup mal au corps », rapporte le journal GUINÉE MATIN.

Elhadj Abdourahmane Diallo dénonce les injures proférées contre lui et sa communauté 

« J’ai été un grand aventurier. J’ai fait la Sierra-Leone, le Libéria, les Etats-Unis d’Amérique, le Sénégal, le Mali entres-autre. Mais, partout où j’ai vécu, les gens n’ont eu que du respect pour ma personne. De toute ma vie, c’est ce jour-là que j’ai été frappé par quelqu’un. Cependant, j’ai dit à l’agent qu’il va peut-être me tuer, mais il n’aura pas mon téléphone. Il a continué à me frapper, mais je ne lui ai pas donné mon téléphone. Arrivé au niveau de leur pick-up, il m’a embarqué. Au même moment, ils ont arrêté un autre jeune. Mais, il avait un passeport américain, ils l’ont laissé. Quand j’ai été embarqué, les agents ont proféré toutes sortes d’injures : ma communauté, mes parents et moi-même avons été insulté. J’ai été violemment frappé par le policier, mais ce qui m’a le plus fait mal, ce sont les injures qu’il a proférées. Il pouvait me frapper tout simplement, comme il l’a fait puisqu’il détient la puissance publique. Mais, il ne devrait pas m’insulter et insulter mes parents et toute ma communauté ».

« Ils m’ont emmené à la station de police où je suis resté environ une heure. Ce sont des membres de ma mosquée qui sont venus me chercher et qui ont payé une rançon pour que je sois libéré. Je ne sais pas combien ils ont dû payer. » à confié le ElHadj aux Observateurs de France 24.

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