Le 8 juillet dernier, Mediapart publiait une enquête sur la présence de l’extrême-droite dans l’Armée. Ce travail prouve l’actuelle réalité des liens étroits entre les forces de répression et de la sécurité et les idéologies les plus réactionnaires.

 

Croix gammées, saluts nazis, tatouages suprémacistes blancs : selon l’enquête de Mediapart, des soldats français expriment leur haine sur les réseaux sociaux depuis plusieurs années et ce, en toute impunité.

En 2018, Alan V., jeune militaire du 27e bataillon des chasseurs alpins explique sur Facebook qu’il faudrait coller « une bonne balle dans la nuque » des migrants. Piou Turon a partagé, sur le même réseau et la même année la chanson « Fumeur de Spliff » du groupe identitaire Insurrection, avec ce commentaire : « Une pensée à toutes les grosses merde qui fument des spliffs et qui se disent NS [National Socialistes] ».

En mai 2020, Aurélien est soupçonné de projet terroriste. Sa page Facebook donne un aperçu frappant des idées extrémistes qu’il partage. On y trouve pêle-mêle une photo de profil représentant un oeil surmonté du symbole des « escadrons de la mort », un portrait du terroriste survivaliste américain Timothy McVeigh, des écrits du scientifique racialiste William Luther Pierce, défenseur du « white power » ou encore… la traduction française du manifeste de Brenton Tarrant, l’auteur de l’attentat contre des mosquées à Christchurch (Nouvelle-Zélande) en mars 2019, rapporte Le Parisien.

Par la suite, l’article rapporte les déclarations du général Jean-Marc Cesari, sous-directeur de l’anticipation opérationnelle (service de renseignements de la gendarmerie) : 

« À l’évidence, il n’y a pas de place chez nous pour des personnes qui véhiculent des idées antirépublicaines et extrémistes violentes, quelle que soit l’idéologie qui les sous-tend. » .

Suivant les chiffres donnés par la DRSD aux enquêteurs, la proportion de radicalisation est évaluée à 0,005 % dans l’armée de terre, à 0,03 % dans la marine et pour ce qui est l’armée de l’air, « aucun aviateur n’est actuellement suivi pour radicalisation clairement démontrée. ». La DRSD a affirmé qu’elle « ne communique aucun chiffre » concernant l’identification des soldats comme étant ou soupçonnés d’être d’extrême droite. En Allemagne, le service de renseignements militaire allemand a rapporté que 592 soldats ont été identifiés comme d’extrême droite en 2019.

Les enquêteurs affirment quant à eux que : « le profil d’anciens militaires est particulièrement recherché par les groupuscules de l’ultra-droite. ».

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