La ville de Nice teste actuellement une nouvelle application israélienne permettant de filmer et signaler des délits en temps réel. L’application Reporty, développée par la start-up de l’ancien premier ministre sioniste Ehud Barak, permet également de passer un appel vidéo aux forces de l’ordre. On explique à la mairie que « le contact a été pris lors d’une visite de Christian Estrosi en Israël ».

Serge Massiera, directeur des systèmes informatiques de la Ville nous explique que « la vidéo apparaît à l’écran avant même que l’opérateur ne prenne l’appel. Et, en plus, il y a une géolocalisation »

Le maire de la ville, Christian Estrosi, incite ici ses concitoyens à se dénoncer mutuellement :

En toute discrétion, les utilisateurs nous enverront des images pour que nous puissions réagir immédiatement. Plus il y aura de citoyens actifs qui s’impliqueront, plus nous réussiront à surprendre, intervenir, prévenir et intercepter

Une délation généralisée et encouragée par le maire qui risque certainement de provoquer des débordements voire des drames. L’opposition municipale dénonce cette approche, « une démarche contestable sur le fond et inadmissible sur la forme (…) qui ressemble à l’organisation d’un processus de délation généralisée ».

De plus, les citoyens pourraient se mettre en danger selon le président du Syndicat de défense des policiers municipaux :

Quelle va être la part d’utilisateurs qui vont découvrir des incivilités de manière inopinée et la part de ceux qui, au contraire, vont se sentir investis d’une mission, traquer le délit ou l’incident et donc s’exposer de façon dangereuse?

Il ajoute :

Il n’est jamais bon de déléguer un service public de sécurité à des citoyens. Nous estimons que la constatation des infractions doit uniquement relever de la police et que la sécurité doit rester entre les mains de professionnels.

La ville de Nice est la plus vidéosurveillée de France avec ses 1950 caméras. Pourtant l’initiative de son maire Christian Estrosi est mûrement réfléchie. En Septembre dernier l’idée d’une israélisation de la sécurité avait déjà été avancée :

Nous sommes confrontés à une guerre qui nous est faite à l’israélienne, et ne pas mener nous-mêmes cette guerre à l’israélienne, c’est-à-dire nous appuyer à la fois sur toutes les administrations, toutes les collectivités, et aussi les populations – car en Israël les populations, par des campagnes d’information et de communication, sont associées –, c’est une erreur

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