Pour Ismaël Saidi, la discrimination à l’embauche est « une exception » - VIDEO

Ismaël Saidi, ancien policier belge devenu scénariste, réalisateur et auteur de Comme un musulman en France était l’invité de Léa Salamé sur France Inter. Selon lui, la discrimination de la minorité musulmane en France existe, mais est une  « une exception ».

 

Pour Ismaël Saidi, le problème est la victimisation de certaines populations. « J’ai tellement connu ça, grandir avec cette musique qui vous dit ‘ils’ ne nous aiment pas, ‘ils’ ne veulent pas de nous’. Vous grandissez dans cet espèce de marasme, au point que vous vous retrouvez face à un gosse de 14 ans qui vous dit qu’on subit de la discrimination à l’embauche. En fait il finit par vous avouer qu’il ne connait personne qui a vécu de la discrimination mais on lui a dit que c’était comme ça ».

Le metteur en scène belge estime que la discrimination existe, mais qu’elle est l’exception. 

Sept grandes entreprises signalées par le gouvernement

Le gouvernement a épinglé jeudi sept entreprises françaises : Air FranceAccor, Altran, Arkéma, Renault, Rexel et Sopra Steria, pour « présomption de discrimination à l’embauche » à la faveur d’une campagne de testing qu’il avait commanditée.

Le gouvernement a demandé à des chercheurs de procéder à une méthode scientifique prouvée et fiable afin d’adresser des candidatures spontanées à quarante des plus grandes entreprises françaises explique Marlène Schiappa, secrétaire d’état chargée de la lutte contre les discriminations.

« Sur l’ensemble des entreprises testées, il est estimé que le taux de succès du candidat dont le nom a une consonance maghrébine est de 9,3%, contre 12,5% pour le candidat avec un nom à consonance européenne », ce qui représente « 25% en moins de chance » d’avoir une réponse (réponse de bonne réception ou d’entrevue), a indiqué le gouvernement.

Le témoignage de Nabila

Nabila a aussi témoigné de sa difficulté à trouver un emploi après un master spécialisé :

« J’ai travaillé dans le secteur de la formation et j’ai repris des études parce que j’avais envie de travailler dans les RH et notamment dans le recrutement. Depuis janvier je recherche un emploi dans les RH. J’ai envoyé pas moins de 100 candidatures. Au départ, je ciblais et à la fin je ciblais un peu moins. J’ai passé 4 entretiens ».

« Je sais que la recherche d’emploi est compliquée. Je ne voulais pas tomber dans une forme de victimisation et me dire que j’étais discriminée à cause de mon origine maghrébine, mais j’ai fini par le penser. Le combo d’origine maghrébine/femme/39 ans fait que je suis victime de discrimination. On était une promo de 33, la plupart ont trouvé un job. Après c’est peut-être mon âge, le fait que je sois une femme… Je sais que j’ai les compétences pour travailler dans ce secteur », a-t-elle déclaré.

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