Après avoir attendu plus de quinze ans que justice soit faite, les 832 “chibanis” marocains ont enfin obtenu gain de cause. Ce 21 septembre, le Conseil des prud’hommes a tranché pour que la SNCF verse entre 150.000 et 230.000 euros à chacun des cheminots du Royaume spoliés de leurs droits les plus élémentaires dans les années 70.

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La société de transport a été condamnée pour discrimination envers ces hommes que la France a été chercher au Maroc dans les années 70, alors qu’elle manque cruellement de main d’œuvre pour l’assemblage des trains dans les gares de triage, là « où personne ne voulait travailler ».
Une fois arrivés, les “chibanis” ne seront jamais considérés pour leur dur labeur, recrutés comme contractuels c’est-à-dire un CDI de droit privé réservé aux non européens, ils n’auront aucune possibilité d’avancement professionnel et seront lésés à l’heure de la retraite, à l’instar de leurs collègues européens largement plus avantagés.

La SNCF refuse de reconnaître les faits et prend « acte des décisions du Conseil des Prud’hommes de Paris et va analyser dans les prochaines semaines les conséquences juridiques et réglementaires de ces décisions » déclare l’avocat de l’entreprise ferroviaire, ajoutant: « Dans cette affaire, SNCF a respecté les dispositions légales en vigueur, affirme la société. Celles-ci excluent, aujourd’hui encore, l’embauche au statut SNCF de ressortissants de pays non membres de l’Union européenne .

Pour les “chibanis” marocains c’est une victoire chèrement gagnée : « C’est une énorme satisfaction, la dignité pour les Marocains et la fin d’un combat de 15 ans. »déclare en larmes Ahmed Katim, recruté en 1972 comme contractuel.
Pour Ksioua Ghaouti 66 ans la victoire a un goût amère : « Ils disaient “travail égal, salaire égal” mais cela n’a pas été le cas. A la retraite, on a eu des miettes, on s’est rendu compte qu’on avait été arnaqués» », s’est-il confié.
« On a dit que nous étions les “indigènes du rail”, comme il y a eu les combattants marocains, c’est vrai. On a contribué à l’essor de la France. Il fallait voir le travail, la nuit, à composer les trains, je connais trois collègues qui ont eu le bras coupé ».

Une main d’œuvre à bas prix utile en son temps et mise au rebut en période de vaches maigres.

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