Le calvaire des Rohingyas est désormais connu de tous. Cette ethnie musulmane fait partie des communautés les plus opprimées du monde, elle a fui la tyrannie de l’armée birmane décidée à en finir avec ces musulmans du bout du monde.
Ils sont un million à avoir quitté leur maison, leurs terres après en avoir été chassés par le gouvernement du Myanmar.
Viols collectifs, meurtres de masse, incendies, la liste est longue et pourtant incomplète. Accusés d’être musulmans, un crime aux yeux des birmans à large majorité bouddhiste, ils sont la cible de véritables pogroms instigués par des moines pourtant vantés pour leur sagesse.

Parmi les nombreux réfugiés qui ont réussi à passer entre les mailles du filet militaire birman, Mohamed Ayoub.
Tout comme ses coreligionnaires, il a fui les massacres. En août 2017, alors que les violences atteignent un niveau sans précédent, il décide de partir au Bangladesh, mais ses parents sont incapables de se déplacer.
Incapable d’abandonner son père et sa mère à leur triste sort, Mohamed les transporte dans deux paniers qu’il portera à bout de bras tout au long de son dangereux périple.

Je ne pouvais pas porter autre chose et je ne pouvais pas décider d’emmener autre chose que mes parents. Grâce à ces deux paniers, j’ai pu les transporter tous les deux. Explique-t-il.

La peur au ventre et la faim ont poussé certains Rohingyas a tout abandonner derrière eux, parfois leur famille.

Beaucoup de personnes ont abandonné les personnes âgées. Je n’ai pas fait ça. Je ne voulais pas prendre de marchandises, mes parents sont mes biens les plus précieux.

Et Mohamad a eu raison, car désormais, il vit avec sa mère dans le camp de Kutupalong, le plus grand camp de réfugiés au monde. Situé au Bangladesh non loin de la frontière birmane, il accueillait en juillet dernier, près de 600 000 réfugiés.
Malheureusement, le père de Mohamad n’a pas survécu aux traumatismes de l’exode forcé.

Ma seule consolation est que j’ai pu les transporter tous les deux […] je n’aurais pas pu vivre en paix dans ce monde en sachant que j’avais abandonné mes parents, explique Mohamad pour se consoler

Dépassé par l’afflux considérable de réfugiés, le Bangladesh a signé un accord avec son voisin pour rapatrier le peuple Rohingya en Birmanie. L’accord prévoit que seuls ceux qui le souhaitent retourneront en Birmanie.
Cependant, à l’heure où les deux pays scellaient leur accord, l’ONU affirmait que le «génocide»

se poursuivait sur les terres birmanes.
Mais Mohamad n’est pas dupe, il a réussi à fuir la haine et les violences, il n’est pas prêt de retourner en Birmanie, son pays.

Les Rohingyas ne sont pas en paix là-bas. Ils veulent nous tuer et je ne veux pas y retourner. Je préfère mourir ici.

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