Son nom à consonance «Arabo-terroriste» a suffi pour en faire un suspect. Amir (nom d’emprunt) qui est employé comme électricien à la centrale nucléaire de Golfech, a été interdit du jour au lendemain d’y accéder.

La raison invoquée ? Il est accusé d’appartenir à la mouvance salafiste, un fait assez grave pour justifier la décision de ne pas le réintégrer à son poste sur un site aussi sensible.
Cela fait pourtant plus de deux ans que la centrale l’a engagé et depuis il y travaille sans problème du moins jusqu’à il y a six mois.

Cela faisait plus de deux ans que je travaillais au sein de la centrale nucléaire de Golfech comme électricien, et du jour au lendemain, j’ai reçu un courrier du Ministère de la transition écologique et solidaire indiquant que je ne pouvais plus y travailler. Il n’y avait aucune explication, témoigne le jeune Toulousain âgé de 29 ans.

Une injustice que ne comprend pas l’électricien qui a fini par saisir la justice.
Une première audience a eu lieu en avril dernier, mais comme l’indique son avocat, Maître Sefen Guez Guez :

Amir a appris qu’on lui reprochait des faits de menaces de crime une heure avant l’audience. Nous n’avons donc pas pu préparer notre défense et répondre à ces éléments communiqués quelques heures avant l’audience, il n’a donc pas obtenu gain de cause,

Selon Amir, il s’agirait d’une affaire qui date de trois ans.

J’ai eu des problèmes avec mon bailleur, il refusait de me rendre ma caution. J’ai appris avec surprise lors d’une convocation au commissariat qu’il avait porté plainte contre moi pour des faits de violences, mais cette plainte a été classée sans suite en 2018 faute d’éléments. J’ai moi aussi déposé plainte contre lui. Mon casier judiciaire est vierge, je n’ai jamais été condamné pour quoi que ce soit, témoigne le jeune homme.

La plainte de son ancien bailleur n’a toutefois aucun rapport avec l’accusation de salafiste, évoquée par les services de renseignement et le Ministère.

Des affirmations formellement contestées par Maître Guez Guez :

J’ai enquêté parmi ses collègues, amis, anciens employeurs, ainsi qu’auprès de la mosquée qu’il fréquente, rien ne laisse supposer une pratique particulière de l’Islam. Quand on veut abattre son chien, on dit qu’il est salafiste.

Le principal intéressé estime qu’il est victime de discrimination.

Il faut qu’on arrête avec les discriminations envers les Musulmans. Je tente simplement de vivre ma vie, se désole-t-il.

Le tribunal administratif de Toulouse devrait rendre sa décision dans la semaine.

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