Bien que peuplée en majorité d’Arabes, chrétiens et musulmans, Acre a été assiégée par Israël en 1948 pour plus tard être intégrée aux autres territoires spoliés aux Palestiniens.
Pour les Palestiniens, la vie est bercée par les couvre-feux et les checkpoint, le Ramadan n’a plus rien à voir avec celui vécu par leurs grands-parents. Dans cette atmosphère tendue, le “messaharati” a bien du mal à assurer le réveil des musulmans au moment du s’hour.

Au moment où les musulmans du monde vivent pleinement le Ramadan, les Palestiniens sont restés durant des années cloîtrés chez eux. Privés de prière à Al Aqsa, des soirées en famille à cause du siège imposé à tous les Palestiniens, autant d’obstacles destinés à leur rendre la vie impossible.
Mais la détermination des Palestiniens est beaucoup plus forte que toutes les exactions auxquelles ils sont confrontés quotidiennement.

Michel Ayoub a décidé de perpétuer la vieille tradition et toutes les nuits dès 2 h du matin, il arpente les rues d’Acre muni de son tambourin pour réveiller les musulmans avant le lever du soleil.
Michel Ayoub est “messaharati” durant la période de Ramadan et plâtrier le reste du temps. De confession catholique, il se fait un honneur d’accompagner ses frères musulmans pendant ce mois de jeûne.
« Ô, vous qui dormez, il existe un Dieu éternel », scande-t-il à travers les ruelles de la ville en arborant fièrement son Keffieh et son saroual aux côtés d’Ahmed al-Rihaoui, 12 ans une relève prometteuse. Un chant destiné à éveiller en douceur les habitants de la ville.

Michel Ayoub a repris le flambeau familial et depuis treize ans il perpétue fidèlement la tradition, affirmant « ne faire que son devoir en aidant nos frères musulmans qui s’infligent la faim et soif » pendant le ramadan. « Nous sommes une même famille. Il n’y a qu’un seul Dieu et il n’y a pas de différence entre les chrétiens et les musulmans ».
Fervent catholique, il dit écouter « la lecture du Coran tous les vendredis » au moment de la grande prière musulmane.

Apprécié de tous, il fait l’unanimité, Sabra Aker a « grandi avec les réveils de Michel Ayoub pendant le ramadan ». « Si un jour il ne vient plus, on est perdu », déclare la jeune fille de 19 ans. Pendant que sa voisine, Safia Sawaïd admirative clame : « C’est impressionnant de voir quelqu’un d’aussi attaché à notre culture et à nos traditions, j’espère qu’il continuera à venir tous les ans ».

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît tapez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici