Comment du singe et du crocodile se retrouve au menu de plusieurs commerces parisiens

Du singe, du crocodile, de l’antilope… La viande d’animaux sauvages, appelée par les Africains « viande de brousse », fait encore partie intégrante de l’alimentation d’une grande partie de la population africaine. Des centaines de viandes d’espèces protégées arrivent tous les jours sur le sol français grâce à des mules.

À Paris, dans les quartiers de Château Rouge et Château d’Eau situés au nord de Paris, on vend sous le manteau de nombreuses espèces protégées et en voie de disparition pour les cuisiner et s’en délecter lors d’un repas de fête ou de famille. À l’arrière d’une boutique, directement dans un sac en plastique ou cachée dans un appartement voisin, on ne montre pas la marchandise à tout le monde. Les vendeuses sont méfiantes, très méfiantes, rapporte Vice.

L’équipe d’Anne-Lise Chaber et Marcus Rowcliffe, de la société zoologique de Londres (ZSL), a suivi pendant 17 jours les douaniers de l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle en région parisienne. 134 passagers ont été fouillés sur 29 vols en provenance de l’Afrique. Neuf personnes transportaient de la viande de brousse –dont 51 kg pour un seul passager- et 83 avaient de la viande d’animaux d’élevage ou du poisson.

D’après ces prises, les chercheurs estiment que, pour un seul grand aéroport européen, ce sont chaque année 270 tonnes de viande de brousse qui pourraient ainsi passer illégalement. Le Cameroun, la RDC et la République centrafricaine sont les principales sources de cette viande, transportée séchée ou fumée.

« Au début j’ai commencé par des têtes de singe et ensuite j’ai osé prendre des corps entiers.»

Ramener d’un voyage une valise pleine de viande de brousse est un business lucratif. Marina* rend régulièrement visite à sa famille au Cameroun, elle est mule de viande de brousse depuis maintenant deux ans. Il ne s’agit pas de son seul emploi mais d’un complément qui lui rapporterait plus de 300€ par mois. « Ma tante faisait déjà ça depuis un moment et lorsque j’ai eu un enfant je me suis aussi lancée.» Pour éviter des sanctions judiciaires et de se faire prendre par la douane, elle ne transporte que de petites espèces.

Dans sa grosse valise, quelques serpents et singes sont rangés à côté de ses sous-vêtements et ses baskets. « Au début j’ai commencé par des têtes de singe et ensuite j’ai osé prendre des corps entiers. On coupe la tête quand on transporte un corps entier pour que cela ne soit pas trop reconnaissable, que l’on ne comprenne pas qu’il s’agit de singe. » 

Sur le marché parisien, cette viande se vend au prix fort : 100 euros pour un singe de 4 kg, de l’agouti pour 120 euros ou encore du porc-épic pour 90 euros.

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