Parfois un simple accident peut tourner au drame. Une petite marocaine âgée de trois ans est décédée des suites d’une blessure non soignée.
Habiter la petite commune de Toudgha nichée dans le fin fond d’une vallée entourée de montagnes dans la province de Tinghir au centre-est du Maroc, peut s’avérer périlleux lorsque l’on est victime d’un incident même mineur.

C’est le tragique destin de la petite Idya qui est morte le 11 avril dernier après avoir fait une chute pendant qu’elle jouait avec ses petits camarades.
« Elle a été blessée par la force de la chute et des fils de fer qui ont touché sa tête », explique un proche de sa famille. Son père, Driss Syfaks Fakhreddine, est toujours sous le choc.
Car la fillette n’est pas morte sur le coup mais seulement plusieurs jours après avoir parcouru 500 km à la recherche d’un hôpital qui veuille bien l’accueillir et la soigner.
Le 8 avril, ses parents se rendent en compagnie de leur fille à l’hôpital de Tinghir, le plus proche, là les responsables leur demandent de l’emmener à l’hôpital d’Errachadia, situé à 170 km.
« Il n’y avait pas le matériel nécessaire. On devait parcourir plus que 170 km pour lui faire un scanner, non disponible à Tinghir », témoigne un proche de la famille.
Un hôpital dépourvu en matériel hospitalier n’est pas rare dans les contrées les plus reculées, justifie le délégué du ministère de la Santé de la ville : « il n’y a aucun scanner à Tinghir. Le médecin a donc prescrit un transfert à Errachidia (…) Les parents ont gardé l’enfant chez eux, puis ils sont revenus au centre de Tinghir le lendemain au lieu d’aller à Errachidia », explique-t-il rejetant la faute sur les parents.

Lorsque les parents se présentent le lendemain à l’hôpital d’Errachidia, Idya subit deux scanners : « Les médecins n’ont rien détecté. Ils ont transféré son dossier à l’hôpital d’ophtalmologie de Bab El Hadid à Fès », poursuit le proche.
La famille fait 11 heures de route jusqu’à Fès et arrive le 10 avril à 2 heures du matin, la petite fille est « transportée dans une ambulance de l’INDH sans matériel. Sa maman portait la perfusion tout au long du chemin », déplore Ahmed Dahmani, acteur associatif qui s’est chargé de l’accueil de la famille à Fès.
Mais le calvaire des parents est loin de s’achever, car à peine arrivés, les médecins de l’hôpital ophtalmologique de Bab El Hadid refusent d’examiner Idya et leur demandent de conduire l’enfant au centre hospitalier universitaire (CHU) Hassan II de Fès.
« Une fois au CHU les médecins ont tenté de la réanimer, mais en vain (…) Ils se posaient des questions sur les raisons du retard de son transfert directement à Fès », confie Ahmed Dahmani au site marocain Telquel.

Un vaudeville macabre qui s’achève par la mort de la fillette.
Aujourd’hui, les parents accusent le corps médical de graves négligences, ce dernier accuse à son tour les parents d’avoir tardé de 24 h, une période pendant laquelle l’état de Idya s’est « dégradé ». Peut-être qu’avoir parcouru 500 kilomètres sans soins a contribué à aggraver la situation ?

A qui la faute ? La précarité des infrastructures hospitalières de la région du Tafilalet a été maintes fois pointée du doigt.

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