Mort Adama Traoré - une des expertises qui exonérait les gendarmes annulée

C’est un nouveau rebondissement dans l’affaire Adama Traoré. L’une des expertises dédouanant les gendarmes qui ont interpellé l’homme de 24 ans le 19 juillet 2016, a été annulée pour des raisons procédurales précise Le Figaro qui cite une source judiciaire.

Le 15 juin dernier, Me Yassine Bouzrou, l’avocat de la famille d’Adama Traoré, avait demandé l’annulation de cette expertise car les trois médecins qui ont rédigé ce rapport avaient fait appel à un confrère cardiologue, sans le mentionner dans l’expertise ou demander l’autorisation au juge d’instruction. L’un des médecins avait en effet avisé par un courrier envoyé au mois de juin aux magistrats instructeurs, qu’ils avaient travaillé en « prenant avis » auprès d’un tiers, précise Actu17.

La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a procédé ce mardi matin à l’annulation de cette procédure comme le demandait le parquet général de la cour d’appel.

« Les experts sélectionnés » par les juges d’instruction ont violé les dispositions du code de procédure pénale », a écrit Me Yassine Bouzrou sur Twitter. Le collectif « La vérité pour Adama » évoque pour sa part une expertise « mensongère ».

 

« Cette annulation ne s’appuie pas sur la teneur des conclusions des experts, mais sur un défaut de respect du formalisme requis par le Code de procédure pénale », ont réagi dans un communiqué les avocats des gendarmes, Mes Rodolphe Bosselut, Pascal Rouiller et Sandra Chirac Kollarik.

Une précédente expertise médicale avait indiqué que le pronostic vital d’Adama Traoré était déjà engagé, avant même l’interpellation et ce, « de façon irréversible ». Alors que les juges d’instruction allaient rendre un non-lieu dans cette affaire au printemps 2019, et qu’aucune mise en examen n’avait été prononcée, un rapport médical réalisé à la demande de la famille avait écarté les conclusions de l’enquête.

« Nous ne retrouvons pas de pathologie évidente expliquant cet œdème cardiogénique », avaient écrit les médecins dans le compte rendu de cette expertise, désormais annulée par la justice. Toutefois, « l’association d’une sarcoïdose pulmonaire (une pathologie rare, ndlr), d’une cardiopathie hypertrophique et d’un trait drépanocytaire (une maladie génétique, ndlr) a probablement pu y contribuer dans un contexte de stress intense et d’effort physique, sous concentration élevée de tétrahydrocannabinol (principe actif du cannabis, ndlr) », était-il aussi expliqué.

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