Mort Samuel Paty - un journaliste de Libération convoqué à l’IGPN

Le 17 octobre, Libération a publié sur son site internet un article dans lequel le journaliste cite une note du service du renseignement territorial des Yvelines. Ce document «établit une chronologie précise des événements depuis le 5 octobre, et le cours tenu par Samuel Paty, durant lequel le professeur d’histoire a montré une caricature à des élèves de 4e» du collège du Bois-d’Aulne de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), jusqu’à sa décapitation le 16 octobre par un jeune homme d’origine tchétchène.

 

Une atteinte à la liberté de la presse 

Pour le quotidien, cet article «illustre de façon magistrale l’importance du principe constitutionnel de la liberté de la presse puisqu’il questionne les efforts des services du ministre de l’Intérieur pour éviter à temps le meurtre de Samuel Paty». Et d’ajouter : «Si notre journaliste est poursuivi pour avoir reproduit des extraits de cette note, la vocation première de l’enquête initiée par Gérald Darmanin est bien d’identifier la ou les sources de Libération.», indique RT France.

Libération attire ensuite l’attention du lecteur sur les autres enjeux inhérents à cette affaire. En effet, si par la simple convocation d’un journaliste, le ministère de l’Intérieur obtenait la ou les sources l’ayant alerté, une forme de peur et par voie de conséquence, d’auto-censure, pourraient s’emparer de la profession.

Cette initiative de Gérald Darmanin «est contraire aux principes même de la liberté de la presse, telle que le définit de façon très claire l’article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme», note le quotidien.

En outre, le secret des sources est une «condition essentielle au libre exercice du journalisme et au respect du droit du public d’être informé des questions d’intérêt général», comme le définit la Cour européenne des droits de l’homme. «A l’évidence, le but de l’enquête initiée par le ministre de l’Intérieur n’est pas de préserver l’intérêt général, qui est de laisser les journalistes enquêter sur l’une des affaires les plus douloureuses de notre société», estime Libération.

Nombre de journalistes l’ont soutenu publiquement. C’est notamment le cas du président de Mediapart Edwy Plenel qui a déclaré sur Twitter : «Nouvelle atteinte à la liberté de la presse du ministre de l’intérieur afin d’empêcher les journalistes d’enquêter sur la prévention du terrorisme. ⁦Mediapart⁩ solidaire de ⁦Libération⁩ et de la protestation de son directeur ⁦Dov Alfon.»⁩

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