Ces juifs ont peu de points communs avec leurs coreligionnaires, ils sont peu connus et sont même considérés comme faisant partie d’une secte.

“Les Karaïtes ont pris leurs racines en Irak, en Crimée, ainsi qu’en Palestine. Plus tard, ils sont arrivés en Egypte”, selon l’historienne Levana Zamir, ils “ne suivent que ce qui est écrit dans la Torah”, poursuit-elle.

Car cette petite communauté a la particularité de vivre selon les écritures hébraïques originelles, sans addition ou soustraction au texte initial.

On peut tout à fait voir le judaïsme karaïte comme le judaïsme originel, qui conserve les premières traditions du peuple d’Israël depuis toujours et ce jusqu’à aujourd’hui. C’est en fait le diamant qui se trouve au sein de la couronne, explique Shlomo Gaver, président de l’Association du judaïsme karaïte.

Lorsque les juifs d’aujourd’hui célèbrent la fête de Hanoukka, les Karaïtes, eux, ne commémorent pas la victoire militaire des Maccabées sur la dynastie grecque des Séleucide en allumant le chandelier à neuf branches, car cette fête rabbinique n’est mentionnée à aucun moment dans l’Ancien Testament.
Mais ce n’est pas la seule chose qui les différencie des autres juifs. Pour les juifs traditionnels, mélanger le lait avec la viande est interdit, pour les Karaïtes, c’est le fait de cuisiner la viande dans le lait qui est interdit, explique l’historienne Levana Zamir, invitée sur le plateau de l’émission Le Grand Live sur i24News.

Ces différentes interprétations de la Torah ont créé au fil du temps, un fossé entre les Karaïtes et les autres juifs.

En Egypte, les Karaïtes ne pouvaient pas prier dans les synagogues rabbiniques ou se marier avec des Juifs traditionnels. Ils ne voulaient d’ailleurs pas “s’assimiler” à ces communautés, précise Levana Zamir.

Si cette communauté représentait jusqu’au Xème siècle de notre ère, 40% de la population juive mondiale, elle ne compte désormais guère plus de 40.000 membres, dont 35.000 en Israël et le reste réparti dans le monde.
Considérés comme hérétiques par les rabbins, ils ont été chassés et contraints à abandonner leurs pratiques.
Des pratiques qui ressemblent étrangement à celles de l’Islam. Car comme les Musulmans, les Karaïte ôtent leurs chaussures pour prier et s’agenouillent ou se prosternent, comme on peut le voir sur la vidéo.
Jusqu’aux alentours de l’an 700 après Jésus-Christ, tous les juifs priaient de la même manière, mais « pour se différencier de l’islam, le judaïsme rabbinique a décidé de ne pas continuer à prier comme les Musulmans et que la prière se ferait donc assise et plus en se prosternant », explique de son côté Yossi Yefet, président adjoint de l’Association du judaïsme karaïte mondial.

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