Make America Great «Again

», c’est-à-dire Rendre sa grandeur à l’Amérique, c’était le slogan de Donald Trump lors de sa campagne présidentielle de 2017.
Avait-il en tête, en utilisant ce slogan emprunté à ses prédécesseurs, de redorer le blason d’une Amérique dont l’hypocrisie s’est étalée au grand jour après le scandale d’Abu Ghraib ?

Une Amérique qui se pose en donneuse de leçons, une va-t-en-guerre qui envoie ses troupes sillonner le monde et qui impose ses règles sous prétexte de libérer les peuples du joug de l’oppresseur. L’oncle Sam clame sa grandeur et pourtant les photos de ses militaires prenant la pose avec des prisonniers irakiens lors de la seconde guerre du Golfe ne laissent aucun doute sur la perversion qui le caractérise.

Plus de 2000 photos prises à la prison d’Abu Ghraib et d’autres en Irak et en Afghanistan montrent des hommes enchaînés, nus dans des positions suggestives que seuls d’ignobles pervers ont pu mettre en scène. Amnesty International dévoile l’affaire en 2003, l’armée américaine abuse physiquement et sexuellement des prisonniers Irakiens, ceux-ci sont torturés, violés sodomisés et exécutés.

Quelques clichés avaient à l’époque échappés à la censure militaire américaine et ont pu ainsi être publiées. Un scandale que l’Amérique puritaine a eu tôt fait d’étouffer.

Mais dernièrement un juge fédéral américain a décidé que le Pentagone devait publier les 2000 photos compromettantes. Alvin Hellerstein, juge district de Manhattan a estimé que la diffusion de ces photos ne pouvaient en aucun cas mettre en péril la vie des militaires américains déployés hors du pays, prétexte avancé par le ministre de la Défense Ashton Carter. Une décision vivement applaudie par l’Organisation de l’Union Américaine des Libertés civiles (ACLU) et le groupe de défense des droits civils et des vétérans, à l’origine de la demande.

L’avocat des demandeurs, Lauwrence Lustberg a souligné :

Ces photos, qui représentent un triste épisode de notre histoire sont l’objet d’un grand intérêt public et d’importance historique, ce qui fait que nous ne devrions pas dans une démocratie comme la nôtre qu’elles soient transmises à l’opinion publique

Le juge Hellerstein avait déjà ordonné dans un premier jugement en 2005 la diffusion des images, mais les leaders du Congrès s’y sont opposés. Les chances que soient diffusées la totalité des photos d’Abu Ghraib sont quasi nulles.

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