Selon le président français Emmanuel Macron, si certaines conditions sont remplies, la reconnaissance d’un État palestinien constitue à la fois un devoir moral et une nécessité politique.
Lors d’une conférence de presse à Singapour vendredi, Emmanuel Macron a souligné que si l’Europe ne répond pas efficacement à la détérioration de la situation humanitaire à Gaza, elle devra adopter une position collective plus ferme à l’égard d’Israël.
Parmi les conditions évoquées par Emmanuel Macron pour une possible reconnaissance de la Palestine par la France figurent : la libération des otages détenus par le Hamas, le désarmement de l’organisation et son exclusion de toute gouvernance d’un futur État palestinien. Il a également exigé que ce futur État palestinien reconnaisse le droit d’Israël à exister et à vivre en sécurité, ainsi que des réformes au sein de l’Autorité palestinienne. Un autre impératif serait la mise en place d’un cadre de sécurité régional.
Les déclarations du président français interviennent dans un contexte de pression croissante des pays occidentaux sur Israël. La France, le Royaume-Uni et le Canada ont publié plus tôt cette semaine une déclaration commune avertissant qu’Israël pourrait faire face à des conséquences s’il ne cesse pas ses opérations militaires à Gaza et n’assouplit pas les restrictions sur l’aide humanitaire. Le communiqué exigeait un accès immédiat à l’aide pour les populations et dénonçait la misère croissante dans la bande de Gaza.
BREAKING: French President Macron says recognizing a Palestinian state is a moral DUTY.
Macron also said Europe must harden stance on Israel and that recognising a Palestinian state was a political necessity.
Talk is cheap. Do it.
Source: France24 pic.twitter.com/Dkfv9FIj7m
— ADAM (@AdameMedia) May 30, 2025
Emmanuel Macron avait déjà évoqué l’intention de la France de reconnaître la Palestine lorsqu’il a déclaré, dans une interview en avril, que cela pourrait se produire en juin. Il a précisé que cette décision serait prise au moment jugé opportun, et non pour faire plaisir à qui que ce soit. Il a également exprimé l’espoir qu’une telle reconnaissance inciterait les responsables palestiniens à accepter la légitimité d’Israël.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a vivement critiqué ce projet, rejetant l’idée d’un État palestinien sur ce qu’il considère comme le territoire d’Israël. Selon lui, un tel État représenterait une menace existentielle, car il viserait à détruire Israël.
Les déclarations de Emmanuel Macron laissent entendre que la reconnaissance diplomatique de la Palestine pourrait évoluer vers une campagne coordonnée de plusieurs pays, en réponse à la crise humanitaire persistante, traduisant une frustration croissante en Europe face à la gestion par Israël de la guerre à Gaza.