Comme chaque année, les membres du comité du prix portant le nom d’Alfred Nobel, inventeur de la dynamite, s’apprêtent à rendre leur verdict de l’attribution du Prix Nobel .

En 2018, le prix Nobel a récompensé un dixième lauréat issu du monde arabe, Nadia Murad. C’est la militante yézidie irakienne qui a remporté le prix Nobel de la Paix ex-aequo avec le seizième africain primé, le médecin congolais Denis Mukwege.

Depuis la création de la prestigieuse récompense internationale en 1901, seulement 10 prix ont été remis à des personnalités arabes ou d’origine arabe. Six d’entre eux ont reçu le prix Nobel de la paix, deux à des chimistes et enfin deux autres pour la médecine et la chimie.

Qui sont donc ses personnalités arabes qui ont été récompensé par la plus prestigieuse distinction au monde ?

En 1960, Peter Medawar, prix Nobel de médecine. Né d’un père libanais et d’une mère anglaise, c’est la première personne d’origine arabe qui remporte le prix Nobel. Il s’était consacré à l’immunologie et reste à ce jour la seule personnalité issue du monde arabe à avoir remporté un prix Nobel dans cette catégorie.

En 1970, Anouar El Sadat, prix Nobel de la paix. C’est le premier lauréat égyptien au prix Nobel et ex-président de l’Égypte. Il avait remporté le Nobel de la paix aux côtés du président israélien Menachem Begin pour le traité de paix entre l’Égypte et Israël. Ce prix Nobel n’a pas été accueilli favorablement par tout le monde, Yasser Arafat le qualifiait même comme « Illégitime ». Anouar El Sadat fut assassiné trois ans après avoir reçu son prix Nobel.

En 1988, Naguib Mahfouz, prix Nobel de la littérature. Il reste jusqu’à aujourd’hui le seul auteur arabe récompensé par ce prestigieux prix. Lors de son discours au comité, il qualifiera la langue arabe de « réel vainqueur du Nobel » car comme il le raconte, lorsque son nom fut révélé par le comité suédois, un silence s’était abattu sur la salle car personne ne savait qui il était.

En 1990, Elias James Khoury, prix Nobel de chimie. C’est le deuxième d’origine libanaise qui s’est vu discerner ce prix prestigieux dans les domaines de la science. Il a remporté le Nobel pour son travail dédié au développement de la théorie de la synthèse organique.

En 1994, Yasser Arafat, prix Nobel de la paix. 16 ans après Anouar El Sadat, le chef du Fatah s’est vu attribué le même prix Nobel. Yasser Arafat a également partagé son prix avec les dirigeants israéliens Ytzhak Rabin et Shimon Perez. L’histoire s’est de nouveau répété avec l’assassinat quelques temps après du premier ministre Ytzhak Rabin en 1995.

En 1999, Ahmed Zewail, prix Nobel de chimie. C’est le deuxième arabe et seul Égyptien à avoir remporté le Nobel de chimie. Il a reçu le prix pour son travail sur la femtochimie, science des réactions chimiques sur des échelles de temps extrêmement courtes.

En 2005, Mohamed Elbaradei, prix Nobel de la paix. C’est le troisième égyptien auquel le comité du prix Nobel a discerné le prix. Il est aussi le second égyptien à avoir un reçu un Nobel de la paix. Il a remporté ce prix pour sa lutte contre la non-prolifération nucléaire par le biais de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique. Il reverse l’argent de sa récompense à un orphelinat du Caire géré par sa belle-sœur.

En 2011, Tawakkol Karman, prix Nobel de la paix. C’est une journaliste yéménite et figure du mouvement du printemps arabe. Elle était âgée de 32 ans et figure parmi les plus jeunes lauréats de l’histoire du prix. Elle a partagé son prix avec les Libériennes Ellen Johnson Sirleaf et Leymah Gbowee. La presse la surnomait « ambassadrice des printemps arabes ».

En 2015, le quartet du dialogue national tunisien, prix Nobel de la paix. C’est le groupement de l’Union Générale Tunisienne du Travail, l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, l‘Ordre National des Avocats de Tunisie et la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme. Formant le quarter du dialogue tunisien, cette union a été récompensée pour la construction d’une démocratie pluraliste en Tunisie. C’est le premier Nobel pour la Tunisie et le seul du Maghreb.

Enfin, en 2018, Nadia Murad, prix Nobel de la paix. C’est une irakienne issue de la minorité yézidie. Elle a été enlevée en 2014 par les soldats de Daesh puis vendue à un des combattants de l’organisation terroriste et devient une esclave sexuelle. Elle a réussi à fuir grâce à une famille musulmane et s’est installée en Allemagne. Aujourd’hui, c’est une fervente militante pour que les crimes et persécutions que subie la minorité yézidie soient considérés comme un génocide. Nadia Murad avait reçu son prix aux côtés du médecin congolais gynécologue Denis Mukwege tous deux récompensés pour « leurs efforts pour mettre fin à l’emploi des violences sexuelles en tant qu’arme de guerre »

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît tapez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici