« Espèce de sale Arabe ! » - Ali dénonce le comportement raciste de la BAC d’Argenteuil

Street Press a recueilli le long témoignage d’Ali, un habitant d’Argenteuil victime d’insultes racistes et de violences de la BAC d’Argenteuil. 

L’homme de 34 ans a été insulté, tabassé devant sa femme par quatre policiers en civil et a menacé d’être tasé.

« Ce jour-là, j’ai cru que je partais »

Il est 13h55 quand le trentenaire est au volant de son SUV Peugeot sur la D48. La route coupe Argenteuil dans sa moitié. Avec sa femme, ils ont quitté Nanterre où ils résident pour aller profiter d’un barbecue chez des amis. Ils sont un peu à la bourre. À la dernière intersection, Ali aperçoit sur sa gauche une voiture qui fonce dans sa direction. Elle n’a pas la priorité. Pour éviter la collision, il accélère et passe de justesse. D’un coup d’œil, il devine un gyrophare sur le tableau de bord de la Skoda banalisée. Il comprend qu’il s’agit de la police. Dans ses rétros, il voit la voiture revenir vers lui. « Je me décale parce qu’ils essaient de me doubler sur une ligne continue », se souvient Ali. Mais la Skoda reste à sa hauteur : « Je vois un passager me regarder, très énervé. Il me dit quelque chose mais j’ai mes fenêtres fermées car il faisait très chaud. Je fais signe que je ne l’entends pas. Là, il me fait un doigt d’honneur et me montre le bas-côté. », révèle StreetPress.

« Pourquoi tu ne t’arrêtes pas, fils de pu** ? »

Ali n’a pas le temps de comprendre qu’un des bleus lui aurait envoyé un coup de poing dans les côtes.  Sa femme commence à filmer. « Je vois que ça va trop loin et je leur dis que j’ouvre la voiture », raconte Ali. Au moment où il déverrouille la portière, les fonctionnaires arrachent le téléphone des mains de sa femme. Lui se fait sortir du véhicule. La suite est un déchaînement de violence :

« On me jette contre ma voiture, on m’assène des coups à la tête, dans le dos. »

Selon le PV de sa plainte à l’IGPN, que StreetPress a pu consulter, Ali prend « trois ou quatre coups-de-poing dans les côtes et l’abdomen » des deux policiers qui le frappent. Le trentenaire certifie qu’à ce moment-là, il ne réplique pas et n’insulte personne. « Au vu de la situation, j’ai tout de suite compris que c’était mort d’avance. J’essaie de crier en espérant que quelqu’un soit témoin. Mais si c’est vraiment la police, qu’est-ce que vous voulez que les gens fassent ? », questionne-t-il. Depuis le début, les agents ne se sont pas présentés. Ils n’ont pas de brassards de police au bras.

Les seules choses qu’on lui dit sont des insultes racistes : « Espèce de sale Arabe. Ferme ta gueule ! Tu vas voir ce que tu vas prendre », détaille Ali. Il est jeté à terre. Quatre fonctionnaires sont sur lui. L’un d’eux a le genou sur son cou. « J’avais du mal à respirer et à bouger. Ils continuaient de me frapper sur le visage et dans le dos », souffle Ali. Un cinquième baqueux lance : « Reculez, je vais le taser ». À ce moment-là, la femme d’Ali s’interpose et proteste. Réponse : « Arrête de me postillonner dessus, lama ! »

Prise de colère, elle l’insulte. Une policière lui passe les menottes pour outrage.

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