Journaliste et membre de la rédaction de Charlie Hebdo, Zineb El Rhazoui a été convoquée à un entretien préalable à un futur licenciement pour faute grave, dans un courrier de la part de la direction mercredi 13 mai, nous informe Le Monde.

Pour le moment, la direction refuse d’émettre un seul commentaire, mais indique tout de même qu’il ne s’agit que d’une convocation à un entretien et non d’un licenciement effectif.

 

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Zineb El Rhazoui dit ne pas comprendre le motif évoqué, ni la méthode employée par la direction, qui a agi « sans discussion préalable ». « Je suis choquée et scandalisée qu’une direction qui a bénéficié d’autant de soutien après les attentats de janvier fasse preuve d’aussi peu de soutien envers un de ses salariés, qui est sous pression comme tous dans l’équipe et fait l’objet de menaces », a-t-elle expliqué.

El Rhazoui a témoigné de sa difficulté à reprendre le travail correctement, à la suite des attentats de janvier. « Je ne suis pas la seule. On ne peut pas reprocher aux gens d’aller mal et de ne pas se comporter en bons ouvriers, on vit dans des conditions chaotiques. C’est impossible de faire des reportages sous protection policière… » indique-t-elle.

Zineb El Rhazoui est connue pour livrer un véritable hymne à la laïcité, après avoir affirmé que l’Islam ne la « convenait pas ».
Par ailleurs, avant d’intégrer la rédaction du journal satirique, elle avait été recrutée en 2011 au Maroc lors du “printemps arabe”, où elle s’opposait farouchement au régime du pays ainsi qu’à la pratique jeûne. Elle est également la co-fondatrice du mouvement alternatif pour les libertés individuelles.

Selon le site Europe-Israël, elle soutient également la cause palestinienne en qualifiant Israël « d’État colonialiste et raciste » et le Premier ministre de l’État hébreu de « criminel de guerre ».

Zineb El Rhazoui s’estime aujourd’hui être victime d’une « mesure punitive » pour avoir contesté la direction actuelle de Charlie Hebdo.

Par ailleurs, Patrick Pelloux, chroniqueur chez Charlie Hebdo, a quant à lui condamné le sort de Zineb El Rhazaoui. Il indique : « On est tous encore en train de gérer l’après-attentat. Convoquer des membres de l’équipe qui sont encore dans des souffrances incroyables, c’est méchant et déloyal. » ; « Recevoir des prix pour la liberté d’expression et convoquer des journalistes menacés, c’est paradoxal, ajoute-t-il. Et on n’a pas d’explication alors que journal se veut alternatif et socialement irréprochable… » ; « Je suis très surpris d’une décision aussi bête et méchante, mais pas au sens de Hara-Kiri… critique-t-il. La méthode est incroyable pour Charlie. C’est violent . »

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