Lola Ouzounian est l’une des nombreuses victimes du Bataclan tombées sous les balles lors des attentats de Paris en novembre 2015. Sa particularité et qu’elle est la plus jeune victime de la haine aveugle qui a fauché sa vie à l’âge de 17 ans.
Lors de l’hommage rendu aux victimes aux Invalides, Eric Ouzounian journaliste de métier et père de Lola a brillé par son absence, il a tout simplement refusé de se tenir debout aux côté de ceux qu’il estime être les responsables de ce drame.

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Dans un long plaidoyer publié dans le Huffington Post, ce père encore sous le choc d’un deuil auquel il ne s’attendait pas a mis son cœur à nu. Il dénonce sans détour la politique internationale désastreuse de nos politiciens qui n’ont jamais tenu compte des conséquences de leurs agissements irresponsables à long terme.
Le journaliste à pointer du doigt le paradoxe français qui d’une part entretient des relations amicales avec la Libye pour soudainement faire volte-face, l’attaquer et finir par ordonner l’assassinat de son chef d’Etat.
Même constat avec la Syrie qui n’a jamais été considérée comme un pays ennemi, mais qui est aujourd’hui étrangement dénoncée comme une dictature pour être ensuite bombardée sous prétexte de cibler Daesh avec pour résultat des milliers de civils tués par la coalition.
Une invraisemblable contradiction qui s’est amplifiée au fil du temps, ôtant à la France le rôle d’ami des pays arabes.

Extrait du texte publié dans le Huffington Post:

« Ma fille est morte au Bataclan le 13 Novembre, elle avait 17 ans. Je n’irai pas à l’hommage qui sera rendu aux victimes à 10h30 aux Invalides parce que je considère que l’État et ses derniers dirigeants en date portent une lourde responsabilité dans ce qui s’est passé.

Une politique désastreuse a été menée par la France au Moyen-Orient depuis plusieurs années. Nicolas Sarkozy a largement contribué à la chute du régime de Kadhafi en envoyant l’armée française combattre en Libye, en violation des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU qui interdisaient toute intervention au sol. (…) La Libye n’était pas ennemie de la France, Nicolas Sarkozy avait reçu Kadhafi avec les honneurs d’un chef d’État, et ce pays est devenu depuis un cauchemar chaotique où circulent librement armes et combattants.

François Hollande et Laurent Fabius se sont ensuite acharnés contre Bachar El Assad, poussant inlassablement les puissances occidentales à intervenir militairement pour renverser le régime syrien, alors que celui-ci n’était pas l’ennemi de la France. (…) Cette ingérence de la France dans les affaires intérieures de pays souverains a été menée avec l’argument selon lequel les dirigeants syriens et libyens massacraient leur peuple.

Depuis plusieurs décennies, la République a laissé se développer des zones de désespoir (…). Un urbanisme inhumain, sans lieux de loisirs, de culture, sans écoles dotées de moyens à la hauteur de l’enjeu, au sein duquel aucun sentiment humaniste et citoyen ne peut éclore. “Cités Dortoirs”, “Quartiers sensibles”, les termes ont évolué mais le problème demeure et le personnel politique l’a toujours traité avec indifférence. (…) Le divorce entre les français et leurs dirigeants est accompli, le contrat social est rompu, le gouffre entre le peuple et les élites est béant.
Les atteintes importantes aux libertés publiques, votées avec empressement par l’Assemblée Nationale, ne régleront rien. L’extrême droite pourra toujours surenchérir et les assassins franchir les frontières.

La France est incapable de proposer un avenir à sa jeunesse, l’Europe est incapable de dépasser son actuel enlisement dans le libéralisme. Nos élus sont incapables de proposer une vision politique. Nos intellectuels, à de rares exceptions près, sont incapables de sortir de leur lucratif état d’histrions médiatiques. Je suis atterré par mon pays dévasté et je suis dévasté par la mort de ma fille ».

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