Omar Helwani est un jeune diplômé d’architecture d’origine syrienne.
En 2016, il obtient son diplôme en Jordanie, et après avoir fui la guerre dans son pays natal en 2014, il se rend en France en septembre dernier dans le cadre d’une équivalence avec l’école nationale d’architecture de Bordeaux.

Après avoir envoyé des C.V. et des demandes d’emplois auprès de plusieurs cabinets pour postuler à un stage ou à un CDD, il reçoit la réponse stupéfiante d’une DRH.
Il s’est notamment vu reprocher par mail, d’avoir fait preuve de «lâcheté» en quittant la Syrie, un territoire ravagé par huit ans de conflits sanglants ayant fait plus de 360 000 morts et poussé à l’exil des millions de personnes.

Pour sa défense, l’entreprise bordelaise assure avoir été victime d’une « attaque informatique » ! Elle a motivé son refus par un « manque d’expérience », argument récurrent lors d’une première recherche d’emploi, toutefois l’expéditeur ne masque pas son mépris et dérape totalement en tenant des propos scandaleux et inappropriés.

Quand au fait que vous ayez quitté votre pays parce qu’il était en guerre, il eût mieux valu ne pas être lâche et rester pour le défendre. Bonne continuation. A reçu le jeune homme pour toute réponse

Une heure et demie plus tard, le jeune homme partage une capture d’écran de cette missive sur Twitter et Facebook et en profite pour répondre à la DRH.

Honte à vous. J’ai demandé un emploi juste ça. Vous ne savez pas ce qui m’est arrivé jusqu’à ce que je sorte de mon pays. Mon père est un prisonnier politique. Ma mère est morte là-bas sans pouvoir la voir pour la dernière fois.

En à peine six heures, le post est devenu viral et a été relayé plus de 2 600 fois. Le tout accompagné de messages d’indignation et de soutien, notamment de la part de l’ancienne ministre écologiste Cécile Duflot.

Contacté par le Parisien, le cabinet d’architecte dénonce une usurpation d’identité et un piratage informatique.
« On est mal protégé. Notre webmaster fait face à 1 000 attaques par jour depuis quelque temps », se défend Pierre Antoine, le responsable des ressources humaines, qui ajoute avoir pour projet de monter une agence d’ingénierie et d’architecture, avec une branche archéologie, à Damas, la capitale syrienne.

Le dirigeant a également transmis la réponse envoyée dans l’après-midi par la direction au jeune réfugié.

Je tenais à vous exprimer toute l’amertume que je viens d’avoir à la lecture de cette réponse, qui n’est pas du tout dans la ligne de conduite de notre agence, surtout que nous sommes en période de recrutement […] Nous sommes donc dans l’incapacité de savoir si cet E-mail vient de l’un de nos collaborateurs ou d’une personne mal intentionnée, comme cela s’est produit la semaine passée. Sachez donc que cet E-mail, s’il avait émané de notre agence, aurait vu le licenciement immédiat de son auteur

L’agence lui propose également un entretien d’embauche la semaine prochaine. Toujours en état de choc, Omar Helwani assure au Parisien qu’il ne souhaite pas accepter cette rencontre. Du moins à l’heure actuelle.

Je ne crois pas à leurs excuses. Mes amis syriens et français sont aussi choqués que moi. Je n’avais jamais entendu un truc pareil, s’est-il indigné.

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