Akeela Ahmed rencontre des membres des communautés musulmanes à travers le Royaume-Uni pour écouter leurs témoignages et comprendre l’impact quotidien de l’islamophobie.

Le British Muslim Trust (BMT), partenaire officiel du gouvernement britannique dans la lutte contre l’islamophobie, alerte sur une recrudescence des microagressions envers les musulmans. Sa directrice, Akeela Ahmed, raconte avoir été elle-même victime d’un refus de service dans un magasin, uniquement en raison de son apparence musulmane.

Selon elle, ces incidents reflètent une réalité préoccupante : la frontière entre les discours haineux en ligne et la discrimination dans la vie réelle s’amenuise. Le BMT lance donc une plateforme téléphonique et numérique pour signaler les actes islamophobes et mieux comprendre leur impact sur la société britannique.

Un service inédit pour signaler les discriminations

Depuis juillet, l’organisation, soutenue par le gouvernement à travers le programme Combating Hate Against Muslims Fund, mène une série de rencontres dans plusieurs villes comme Bradford, Manchester et Londres. L’objectif est clair : écouter les communautés, documenter les faits et faire pression pour une application plus stricte de la loi face aux contenus incitant à la haine.

Akeela Ahmed insiste : il ne s’agit pas de demander des privilèges pour les musulmans, mais simplement d’exiger que la loi protège chacun de manière équitable. Dans ses déplacements, elle observe une fatigue croissante et un sentiment d’abandon parmi les musulmans britanniques. Beaucoup disent revivre le climat hostile des années 1970 et 1980, malgré une génération aujourd’hui instruite, intégrée et active dans la société.

Les témoignages sont nombreux : clients ignorés, regards méfiants, remarques blessantes. Autant de microagressions quotidiennes qui renforcent le sentiment d’exclusion.

Une approche fondée sur l’écoute et la recherche

Le BMT veut établir une base de données complète sur les incidents islamophobes, inspirée du modèle de la Community Security Trust pour les communautés juives. Ce travail repose sur les signalements directs, mais aussi sur les échanges menés lors de tournées et d’ateliers locaux.

Dès le 30 octobre 2025, le public peut signaler tout incident entre 10 h et 15 h via la plateforme officielle du BMT. Pour Akeela Ahmed, ce dispositif marque une étape essentielle : « Il s’agit de donner une voix à ceux qui, trop longtemps, n’ont pas été entendus. »

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