Le Mexique a déclaré aujourd’hui à la Cour internationale de Justice (CIJ) que la déshumanisation d’une population entière à Gaza « ne devait pas être normalisée », affirmant que ce moment était « crucial » pour le droit international et les institutions internationales.
« Il s’agit d’un moment charnière, non seulement pour la protection du rôle des Nations Unies et du droit international, mais aussi pour la préservation de notre humanité commune. Le monde ne doit pas et ne peut pas normaliser la déshumanisation d’un peuple entier », a déclaré Pablo Arrocha Olabuenaga, représentant du Mexique devant la Cour de La Haye.
« Aucun conflit ne peut se faire au prix de la dignité humaine. »
Le Mexique a demandé à la Cour de confirmer que tous les États membres de l’ONU, y compris Israël, sont légalement tenus de respecter les privilèges et immunités des Nations Unies et de ses agences, de faciliter l’aide humanitaire, et d’éviter toute mesure entravant les efforts de secours dans les territoires occupés, a précisé Pablo Arrocha Olabuenaga.
« La réalité qui se déroule sous nos yeux à Gaza ne peut et ne doit pas être justifiée », a-t-il déclaré. « Les enfants n’ont rien à manger. Des vies sont perdues. »
Il a soutenu que la catastrophe humanitaire à Gaza est « un choix délibéré, conséquence d’une décision politique », soulignant qu’elle est à la fois évitable et réversible.
Au nom du Mexique, il a appelé Israël, en tant qu’État membre de l’ONU et puissance occupante, à respecter le droit international humanitaire et ses obligations en matière de droits humains, y compris en permettant et en facilitant sans obstacle l’aide humanitaire, et en assurant la protection des civils.
Patricia Perez, également représentante du Mexique, a déclaré devant la Cour que la situation devenait « de plus en plus grave » chaque jour, en dépit des appels répétés de la communauté internationale à la retenue, à l’accès humanitaire et à la protection.
Elle a souligné que la dégradation des conditions sur le terrain mettait en évidence l’urgence des enjeux juridiques et moraux de l’affaire, en particulier les obligations d’Israël au regard du droit international.
Israël a fermé tous les points de passage de Gaza depuis le 2 mars, empêchant l’entrée de fournitures essentielles dans l’enclave, en dépit de multiples rapports faisant état de famine dans ce territoire ravagé par la guerre.