
Le 77e anniversaire de l’usurpation sioniste de la terre de Palestine sera célébré comme « Jour de l’Indépendance » dans l’État d’occupation dans quelques semaines. Cette célébration repose sur le mythe d’une libération nationale du colonialisme britannique et de l’établissement d’un État indépendant, dont des générations successives de Juifs auraient rêvé. Les sionistes afficheront leur puissance militaire, et des événements spéciaux seront organisés à travers le pays.
Pour les Palestiniens, le 15 mai 1948 marque le jour où la Palestine a été occupée par des colons. C’est le jour où le colonialisme britannique a été remplacé par un colonialisme de peuplement encore plus terrible. La Nakba ne fut ni une libération du colonialisme, ni une indépendance : ce fut le plus grand vol à main armée du XXe siècle, au cours duquel une patrie entière a été saisie, et une épuration ethnique a permis de créer une majorité juive sur une terre arabe.
Les conséquences de la Nakba se font encore sentir aujourd’hui. Le cœur de la région arabe a été déchiré, et notre terre en Palestine a été usurpée sous les yeux du monde entier, qui a non seulement béni cette usurpation, mais a même précipité sa réalisation à travers le Conseil de sécurité, créé précisément pour servir les objectifs des grandes puissances victorieuses de la Seconde Guerre mondiale. Les puissances coloniales se sont empressées de reconnaître l’entité d’occupation implantée sur une terre arabe. Contrairement à ce que beaucoup pensent, ce n’est pas les États-Unis, mais l’Union soviétique qui fut le premier pays à reconnaître Israël, suivie ensuite par les États-Unis. L’Est et l’Ouest ont conspiré pour poignarder les Arabes dans le dos. De plus, sans la complicité arabe, l’Occident n’aurait jamais pu mener à bien sa conspiration en Palestine.
Les racines de l’entité sioniste remontent bien sûr à la tristement célèbre Déclaration Balfour, émise par le gouvernement britannique le 2 novembre 1917, pour établir un « foyer national » pour les Juifs en Palestine. Ceux qui ne possédaient pas cette terre ont promis de la donner à ceux qui n’y avaient aucun droit. Cette promesse a été concrétisée le 15 mai 1948.
Depuis lors, les Palestiniens vivent dans un tourment sans fin, subissant souffrances, expulsions, assassinats et vols de terres de la part des sionistes.
Ils ont perdu leur vie, leur sang, leur honneur et leurs biens. La lutte des Palestiniens pour la justice et la libération de l’occupation se poursuit. Gaza, qui résiste depuis des années et tout particulièrement au cours des 18 derniers mois à un ennemi brutal commettant génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité, incarne clairement cette lutte continue. La complicité des dirigeants arabes contre la cause palestinienne se poursuit également, tandis que la communauté internationale a échoué à faire respecter les lois et conventions censées empêcher ce qu’Israël est autorisé à faire en toute impunité. Les grandes puissances, menées par les États-Unis, soutiennent l’entité sioniste, tandis que les dirigeants arabes protègent les frontières, encore non déclarées, d’Israël.
Tous les régimes arabes, sans exception, ont exploité la cause palestinienne pour apaiser leurs peuples préoccupés par le sort de la Palestine, depuis l’ère de Gamal Abdel Nasser en Égypte jusqu’à aujourd’hui. Ils l’ont fait dans le but de maintenir leur emprise sur le pouvoir. Cependant, en coulisses, des années de tromperies se sont succédé à travers les accords de paix signés avec l’ennemi sioniste. L’Égypte a signé un traité de paix en 1979, tout comme la Jordanie en 1994.
L’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a signé les accords d’Oslo le 13 septembre 1993, par lesquels l’État d’occupation israélien a été reconnu et la clause relative à la lutte armée pour la libération de la Palestine, « du fleuve à la mer », a été supprimée de la charte nationale de l’OLP. En échange, les Palestiniens ont reçu une « autorité » dont la fonction principale est la coordination sécuritaire avec l’État d’occupation, ainsi qu’une promesse floue de création d’un État qui ne s’est toujours pas concrétisée. En réalité, chaque jour voit la poursuite du vol des terres censées former cet État, au profit de colonies de peuplement implantées sur les territoires occupés.
Aujourd’hui, moins de 20 % de la Palestine historique échappe à la colonisation par les Israéliens juifs, mais même cette portion est sous leur contrôle.
Les maudits accords d’Oslo ont conduit à davantage de meurtres et d’arrestations de Palestiniens engagés dans la lutte pour la justice et la liberté, sous prétexte de coordination sécuritaire avec les autorités d’occupation.
L’Intifada d’Al-Aqsa, qui a débuté le 28 septembre 2000, a ravivé l’esprit de résistance au sein du peuple palestinien sous la direction du défunt leader Yasser Arafat. Ce dernier était revenu des États-Unis frustré après la réunion de Camp David avec le Premier ministre israélien Ehud Barak, sous l’égide du président américain Bill Clinton. Arafat était alors convaincu qu’il n’y avait rien à attendre des accords de paix avec l’entité sioniste, ces illusions s’étant évaporées alors qu’il comptait sur elles pour aboutir à la création d’un État palestinien avec Jérusalem pour capitale et au retour des réfugiés palestiniens sur leur terre. Tel était l’espoir qui avait porté les Palestiniens pendant sept ans après Oslo. Puis, ils se sont réveillés face à la réalité, et ont repris le chemin de la lutte pour la liberté.
Le Mouvement de la résistance islamique, Hamas, a été fondé peu avant la Première Intifada, à la fin de l’année 1987. Il visait le retour de la totalité de la Palestine, du fleuve à la mer, et considérait que la seule voie pour y parvenir était la résistance légitime, telle que reconnue par le droit international. La résistance ne s’est pas arrêtée après le retrait israélien de la bande de Gaza en 2005, car l’État d’occupation a continué à contrôler les points de passage vers l’enclave et à imposer un blocus aux Palestiniens qui y vivent.
De plus, Israël a lancé cinq offensives militaires contre la bande de Gaza depuis la victoire du Hamas aux élections législatives palestiniennes de 2007. Ni Israël, ni ses alliés internationaux, ni l’Autorité palestinienne dirigée alors comme aujourd’hui par Mahmoud Abbas n’ont accepté le résultat de ces élections libres et transparentes, imposant un blocus encore plus sévère à Gaza, bastion du Hamas. Pourtant, rien de tout cela n’a affaibli les groupes de résistance, ni entamé leur détermination, ni diminué la persévérance du peuple palestinien, qui continue de lutter pour la libération de sa terre. Ils ont beaucoup souffert pour la justice, la dignité et l’indépendance.
Abbas et les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne ont collaboré avec les sionistes dans leurs efforts pour vaincre le Hamas. Comme on pouvait s’y attendre, la résistance a été qualifiée de « terrorisme » afin d’obtenir le soutien de l’Occident. Plus récemment, le chef de l’Autorité palestinienne a utilisé l’expression insultante de « fils de chiens » pour désigner le mouvement de résistance.
Il est peu probable que le Hamas rende ses armes, comme l’exigent les sionistes.
Je pense que sa direction comprend très bien qu’aucun accord de paix avec Israël ne sera respecté Israël n’a jamais honoré aucun accord signé avec les Palestiniens et qu’abandonner les armes reviendrait à livrer Gaza aux sionistes pour qu’ils en fassent ce qu’ils veulent, comme c’est déjà le cas en Cisjordanie occupée et à Jérusalem.
Il ne fait aucun doute que la résistance à Gaza défend le droit de tous les Palestiniens à exister, et pas seulement ceux de Gaza. La génération qui se bat aujourd’hui dans la bande de Gaza est composée des petits-enfants des Palestiniens expulsés de leur terre en 1948. Ils n’ont jamais vécu dans les lieux où vivaient leurs ancêtres, mais ils savent que cette terre est la leur, et qu’ils n’abandonneront jamais leur droit légitime à y revenir. Le peuple palestinien est une nation qui ne mourra pas et qui ne sera pas vaincue. Vive les Palestiniens, ce peuple admirable.