Le brigadier-chef Amar Benmohamed désarmé devant ses collègues et convoqué au service psychiatrique

Le lanceur d’alerte Amar Benmohamed, qui a dénoncé le racisme au dépôt du TJ de Paris, a été désarmé devant ses collègues pour l’humilier puis convoqué par sa hiérarchie au service psychiatrique de la Préfecture de Paris.

 

Cette technique avait déjà été utilisée contre le brigadier Amar Benmohamed lorsqu’il avait commencé à dénoncer les actes racistes auxquels il avait assisté en 2019.

Le brigadier Amar Benmohammed désarmé devant ses collègues et convoqué au service psychiatrique2

 

Amar Benmohammed témoigne

Humiliations, insultes racistes ou homophobes, privations de nourritures ou d’eau, refus de soins médicaux… Le brigadier-chef Amar Benmohamed révèle sur le site d’informations StreetPress l’existence d’un vaste système de maltraitance dans les cellules du tribunal de Paris, « le plus grand tribunal d’Europe où chaque jour se pressent près de 9 000 personnes »

 

« Au total, sur un peu plus de deux ans, plus de mille prévenus ont été maltraités. C’est même sans doute plus », dénonce le brigadier-chef Benmohamed, qui est délégué syndical chez Unité SGP-Police.

Aux insultes racistes récurrentes : « ferme ta gueule, sale bougnoule », « nègro », « sale race », « je te lancerais tout ça dans la Seine », « si on me laissait faire, je mettrais le feu à toutes ces merguez », s’ajoutent, selon Amar Benmohamed, certains faits pour lesquels « on peut presque parler de torture », avec des privations d’eau et de nourriture, qui sont « monnaie courante ».

« Si je parle aujourd’hui, c’est parce que j’ai tout fait [à l’intérieur de la police] pour régler cette affaire et ça a échoué »

Cette décision d’aller au bout de cette bataille, il l’a prise dans la nuit du 11 au 12 mars 2019. Ce jour-là, une gardienne de la paix en poste dans les sous-sols du tribunal, interpelle vertement un détenu qui demande un repas sans porc, rapporte StreetPress :

« Tu prendras ce qu’on te donnera. On en a marre des bougnoules, c’est eux qui nous font chier en France. »

Amar Benmohamed note une augmentation des incidents avec les détenus. Il décide alors de s’intéresser à ces nouveaux d’un peu plus près. Ce qu’il découvre au fil des mois est sidérant. Les insultes racistes, par dizaines. « Ferme ta gueule, sale bougnoule »« nègro »« sale race ».

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