Le lycée Averroès de Lille, établissement privé musulman sous contrat avec l’État depuis 2008, se trouve au cœur d’une controverse persistante malgré une récente victoire judiciaire. En avril 2025, le tribunal administratif de Lille a annulé la décision préfectorale de résilier son contrat d’association, une mesure initialement justifiée par des accusations d’enseignements contraires aux valeurs de la République. Cependant, le ministère de l’Éducation nationale a décidé de faire appel de cette décision, prolongeant ainsi l’incertitude pour l’établissement.
Eric Dufour, chef d’établissement du lycée, exprime son inquiétude face à cette situation prolongée. Il dénonce les discours de haine visant l’école et craint que ces attaques ne mettent en danger la sécurité de la communauté scolaire. Eric Dufour rejette fermement les accusations d’entrisme islamiste portées contre l’établissement, les qualifiant de « ridicules et complotistes », et souligne que le lycée s’efforce de fournir une éducation de qualité à ses élèves, favorisant leur réussite dans l’enseignement supérieur.
Le lycée Averroès, souvent salué pour l’excellence de ses résultats académiques, a été confronté à des défis financiers suite à la suspension de ses subventions publiques. En décembre 2024, le tribunal administratif de Lille a ordonné à la région Hauts-de-France de verser les subventions dues pour les années scolaires 2020-2021, 2021-2022 et 2022-2023, rappelant que la participation des régions aux dépenses de fonctionnement des lycées privés sous contrat est une obligation légale sans dérogation possible
Malgré ces victoires juridiques, l’établissement continue de faire face à des critiques et à une surveillance accrue. Les parents d’élèves ont déposé une plainte pour discrimination, accusant le préfet du Nord de manipulation des rapports d’inspection et de propagation de fausses informations concernant le contenu pédagogique du lycée
Le lycée Averroès, fondé en 2003, reste l’un des rares établissements privés musulmans sous contrat en France métropolitaine. Son avenir dépend désormais de l’issue de l’appel en cours et de la capacité des autorités à reconnaître et à respecter la diversité des modèles éducatifs dans le cadre républicain.