Alors que la guerre fait rage au Yémen, des millions de personnes vont mourir de faim dans ce qui sera la pire crise de famine au monde depuis des décennies a prévenu l’ONU.
La coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite contre les rebelles houthis au Yémen a renforcé son blocus aérien, terrestre et maritime après le tir samedi d’un missile balistique vers la capitale saoudienne, Riyad.

L’Arabie saoudite a déclaré que cette fermeture avait pour objectif d’empêcher la contrebande d’armes au Yémen tout en accusant l’Iran d’être le principal fournisseur des rebelles.
Le blocus a fait exploser les prix déjà élevés des produits alimentaires et pétroliers et les vols livrant de l’aide humanitaire et médicale ont été empêchés d’atterrir, plongeant chaque jour un peu plus le pays dans la famine et la maladie.
Le chef humanitaire de l’ONU, Mark Lowcock a déclaré que cette décision aggraverait la crise humanitaire déjà « catastrophique » qui a poussé des millions de personnes au bord de la famine et causé une épidémie massive de choléra.
Selon lui, cette crise sera supérieure en perte humaine à celle du Soudan du Sud qui a eu lieu plus tôt dans l’année et qui a touché des dizaines de milliers de personnes.

« Ce sera la plus grande famine que le monde ait connue depuis de nombreuses décennies, avec des millions de victimes », a-t-il mis en garde. Un avertissement qui n’a pas cependant pas eu l’effet escompté, car si le Conseil de sécurité à fermement condamné le tir de missile par les rebelles houthis, il n’a annoncé aucune mesure immédiate pour lever le blocus.

Kristine Beckerle, chercheuse au Yémen à Human Rights Watch, a déclaré
« Il ne suffit pas aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni de dire que nous sommes préoccupés par la famine au Yémen ».
« A ce stade, il appartient aux membres du Conseil de sécurité, et en particulier aux alliés de l’Arabie saoudite, d’utiliser tous les moyens à leur disposition pour inciter ces personnes à apporter des changements à la façon dont ils mènent cette guerre et certainement pour eux d’arrêter l’accès imminent à l’aide. »

Le Yémen est dévasté depuis plus de deux ans par la guerre après que les rebelles houthis soutenus par l’Iran aient investi la capitale Sanaa et renversé le gouvernement du président Abd-Rabbu Mansour Hadi.
La coalition menée en 2015 par l’Arabie soutenue par ses alliées est considérée par les Yéménites comme « une punition collective ». Le conflit aurait fait, selon l’ONU, plus de 10.000 morts et rendu plus de 7 millions de personnes dépendantes de l’aide humanitaire sans compter qu’elles n’ont plus accès aux soins de santé et à l’eau.

Le pays est également touché par une épidémie de choléra avec près de 900.000 cas suspects depuis avril.
Lowcock a appelé à rouvrir l’espace aérien pour les vols humanitaires ainsi que la réouverture de tous les ports maritimes pour permettre l’entrée de nourriture, de carburant et de matériel médical dans le pays.
Si le « blocus de l’Arabie saoudite » devait se prolonger a-t-il dit, ce serait « une sentence de mort pour tous les Yéménites ».

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